Cali
Bruno Caliciuri est né en juin
1968 à Perpignan. Sa famille est installée à Vernet-les-Bains dans les Pyrénées
Orientales. Fan de rock (The Clash, Simple Minds) dès
l'adolescence mais également de rugby (il y a joué plus de quinze ans et rêvait
d'intégrer l'USAP, le prestigieux club de Perpignan), il décide en 1984, suite
à un concert mémorable de U2, de laisser tomber le sport afin de se
consacrer totalement à la musique.
Opiniâtre,
Cali apprend tout seul la guitare, joue avec différents musiciens, se produit
dans les bals de sa région pour gagner sa vie en interprétant des reprises de
groupes anglo-saxons comme Radiohead ou Eels mais aussi de
chanteurs français comme Frehel ou Mouloudji. Parmi les nombreuses
formations rencontrées, Indy est la première en 1994 avec laquelle les
choses prennent une tournure sérieuse avec l'auto-production de deux albums et
plus de 200 concerts. Cette expérience musicale et humaine débouche sur un
nouveau groupe de rock indépendant, Tom Scarlett, au sein duquel Bruno
Caliciuri rencontre Hughes Baretge qui deviendra son guitariste attitré.
Cinq ans, un album auto-produit et 300 concerts plus tard, le Catalan décide de
jeter l'éponge et de faire le point.A l'issue de cette remise en question,
Bruno Caliciuri transforme son nom en Cali, obtient une résidence
d'artiste au Mediator (la mythique salle de concerts de Perpignan) et là, rode
ses nouvelles chansons écrites en solitaire, en compagnie du fidèle Hughes
Baretge (toujours à la guitare) et de Aude Massat à l'alto et Julien
Lebart aux claviers, deux anciens élèves du Conservatoire.
Cali recommence alors le
parcours de tout artiste débutant,alternant concerts dans les cafés ou dans de
petites salles et premières parties d'artistes comme Bénabar ou Brigitte
Fontaine. La force de ses nouvelles chansons et de ses concerts font qu'au
niveau local, le bouche à oreille fonctionne : les dates s'enchaînent et Cali
joue enjuillet 2002 aux Francofolies de La Rochelle, date qui va marquer un
tournant dans sa carrière. Ce soir-là, sa prestation décoiffante séduit la
maison de disques Labels qui craque sur son talent de mélodiste et sa
spontanéité et lui offre un contrat discographique.
La production de son premier
album est confiée à Daniel Presley, producteur américain déjà responsable du
son de Venus, Dionysos, The Breeders .et c'est en
Angleterre aux studios Parkgate que l'enregistrement se déroule. Pour Cali,
c'est un signe car c'est dans ces mêmes studios que The Waterboys, un de
ses groupes fétiches, ont conçu leur chef d'oeuvre This Is The Sea. A l'arrivée, treize morceaux
qui ne choisissent pas entre le rock et la chanson, rappelant souvent ceux du
premier album de Miossec.
L'ironie et la tendresse
jouent à cache-cache dans les textes réalistes, parfois vachards du Catalan,
(toujours plus dur avec lui-même qu'avec les autres) et le décalage original
entre ses histoires d'amour ratées et ses mélodies efficaces va séduire au-delà
de toutes ses espérances.
L'album intitulé L'amour parfait sort le 19 août 2003 et la
critique et le public n'y résistent pas longtemps: les radios adoptent très
vite C'est quand le bonheur?, transformant cette chanson en
un hymne fédérateur pour beaucoup de trentenaires écorchés et désillusionnés
qui voient en Cali un des leurs. Son groupe s'étoffe avec l'arrivée de Patrick
Felicès à la basse et de Benjamin Vairon à la batterie et Cali fait
de chaque concert une rencontre fusionnelle avec le public que ce soit dans une
petite salle ou au Festival des Inrockuptibles en novembre 2003.
C'est cette générosité
scénique et la volonté de convaincre par ce media-là plus que par toute autre
astuce marketing qui l'amène en avril 2004 à jouer au Printemps de Bourges sur
la même scène que M et Bénabar, frayant ainsi sans complexes avec
deux poids lourds de la "nouvelle chanson française". Quelques mois
avant, Cali est nominé dans la catégorie Artiste Révélation de l'Année aux
Victoires de la Musique et même s'il ne repart pas avec le trophée, son passage
dans l'émission ne laisse personne indifférent. Il reçoit quelques semaines
plus tard le prix Vincent Scotto décerné par la Sacem pour sa chanson C'est quand le bonheur?.
Après
un printemps très chargé, l'été le voit enflammer non seulement les scènes des
plus gros festivals (Solidays, les Francofolies à nouveau, Les Méditerranéennes
ou Les Vieilles Charrues où il joue pour la première fois devant 60.000 personnes)
mais aussi le Stade de France quand l'USAP joue la finale du championnat de
rugby. A la fin du mois d'août 2004, presque un an jour pour jour après la
sortie de L'Amour Parfait, sa maison de disques annonce le chiffre de 100.000 exemplaires
vendus.
Après
une petite pause bien méritée en famille dans ses Pyrénées natales, Cali publie
à l'automne Plein De Vie, un DVD enregistré le 26 mai 2004 au Bataclan
qui témoigne fidèlement de l'intensité de ses concerts. Infatigable, le Catalan
reprend la route jusqu'à la fin de l'année afin de poursuivre son histoire
d'amour avec ce public qu'il a cherché sans relâche depuis vingt ans.
En novembre, le chanteur reçoit le Prix Constantin qui récompense en
France, les nouveaux artistes. Son premier album a réussi à s'écouler à plus de
400.000 exemplaires. Le 28 janvier 2005, Cali se produit à l'Olympia à Paris.
Le musicien se remet à l'écriture d'un nouvel album.
Très
attendu, le nouvel opus sort en octobre 2005 et s'intitule Menteur. Enregistré au studio Grouse Lodge à côté de
Dublin puis au mas d’En Llinas à Castelnou en Catalogne française, ce disque se
veut éclectique mais reste cohérent grâce à l'inspiration du chanteur. Les
textes sont parfois crus, souvent percutants. Ils abordent souvent le thème du
désespoir amoureux (Je te
souhaite à mon pire ennemi ou Qui se soucie de moi ?, premier simple extrait de l'album), de l'amour en
tout cas (Roberta).
L’album
est aussi un album de rencontres : Matthieu Chédid qui joue de la
guitare sur plusieurs morceaux, le bassiste Damien Lefèvre du groupe Luke,
Daniel Darc pour un duo sur Pauvre garçon, et le musicien
irlandais Steve Wickham du groupe The Waterboys qui vient
apporter une touche gaélique avec son violon et sa mandoline. Cali présente ses
nouvelles chansons du 16 au 18 novembre à Bruxelles à l'Orangerie puis à Paris
à l'Olympia du 21 au 23 du même mois. Les semaines se succèdent et
sont largement remplies : tournages de clips, participations à des spectacles
au profit de "Clowns sans Frontières" ou du Téléthon, duos avec
d'autres chanteurs (Arno, notamment). Cali enregistre la chanson Je reviens te chercher pour la bande originale du film "Fauteuils
d'orchestre" de Danièle Thompson.
Le
14 mars 2006 sort, aux éditions du Bord de l'Eau, le livre "Cali Miossec,
rencontre au fil de l'autre", une série d'entretiens réalisés par Grégoire
Laville et Yves Colin qui illustrent les quelques différences et les
innombrables points communs des deux chanteurs français au "désespoir
joyeux", selon la définition de Miossec. Toutes ces occupations
n'empêchent pas le Perpignanais de continuer ses virées à travers la France.
Son agenda est rempli jusqu'au septembre 2006, ses concerts dans les villes de
l'Hexagone succédant à ses passages toujours très appréciés par les festivals
de l'été.
Autre
expérience pour le chanteur, cinématographique, cette fois : Cali joue dans
"Magique!" aux côtés des comédiens Marie Gillain et de Gad Elmaleh.
Le tournage de ce film musical, pour lequel il a composé de nombreuses chansons,
a lieu durant l'été 2006. Alors qu'il s'est engagé aux côtés du Parti
Socialiste pour l'élection présidentielle, le 1er mai 2007, il chante au stade
Charlety à Paris devant les supporters de la candidate Ségolène Royal. Il y reprend
devant un parterre enthousiasme son premier succès "C'est quand le
bonheur".
Le chanteur de Perpignan signe un troisième album, l'Espoir, qui sort en février 2008. Il délaisse quelque peu
les histoires d'amour chaotiques pour aborder des sujets plus généraux, voire
politiques comme dans le titre qui donne le nom à l'album. Cette chanson est
largement inspirée par le mouvement initié par les Têtes Raides, le KO Social, auquel il avait participé.
Il
en appelle aussi à la Résistance, (chanson écrite juste après la défaite de
Ségolène Royal aux élections présidentielles), rend hommage à ses
grands-parents Giuseppe et
Maria, ou rappelle le Droit des pères (divorcés). L'album est arrangé et réalisé par Mathias
Malzieu de Dionysos. Entre rock et chanson, Cali propose des morceaux
portés par une énergie rare qui devrait prendre toute sa dimension sur scène.
La tournée démarre en mars 2008.