CHANSON FRANCAISE

1985-1990, les années Top 50

Il s’en passe des choses en France ... L’extrême droite progresse de façons inquiétante. De nouveaux termes s’imposent: exclusion, société à deux vitesses. C’est le choc entre le France des chômeurs et celle des énarques, qui reviennent au pouvoir sans le sillage de la cohabitation, entre 1986 et 1988. Cette année là, François Mitterand prend sa revanche en étant triomphalement réélu pour un nouveau septennat, soutenu par certains chanteurs qui invitent à voter pour lui, Renaud en tête (il rompra de façon spectaculaire avec “Tonton” lors de la guerre du Golfe en 1990. C’est l’un des points forts de cette période : à l’instar des artistes anglo-saxons (qui dès la fin des années 70 avaient lancé Rock Against Racism, ouis le Red Wedge, près des syndicats), nos chanteurs se sentent concernés : on les voit se mobiliser pour SOS Racisme (la fameuse petite main "Touche pas à mon pote) en participant par exemple à la Fête des potes, le 7 décembre 1985, avant de se plonger à corps perdu dans le caritatif. Ala suite du grand mouvement contre la faim en Ethiopie, lancé par Bob Geldof, et relayé par les Américains, Michael Jackson et Lionel Ritchie en tête, avec le tube We are The World (USA For Africa), les français lancent Chanson pour l’Ethiopie. A la suite, c’est un déluge d’opérations humanitaires (généralement bien gérées) : Arménie, Sida, Abbé Pierre, etc qui mobilisent le ban et l’arrire-ban du monde de la chanson hexagonale.

Les Innocents	1992 Fous à lier		Patricia Kaas	Mademoiselle chante…
Jean-Louis Murat	1993 Venus	2002 Le moujik et sa femme
Négresses Vertes	Famille nombreuse

Le plus drôle, avec cette histoire de quotas, c’est qu’elle ne profite que très peu aux artistes de variété traditionnels, ceux qui savent très bien gérer les maisons de disques. La nouvelle génération a grandi dans la marge, dans les banlieues à problèmes ou dans le circuit indépendnat. En tout cas, loin du show biz parisien.