Tri Yann

 

C'est le 27 décembre 1970, jour de la Saint Jean, à Plouharnel près de Carnac, que Jean Chocun, Jean-Paul Corbineau et Jean-Louis Jossic prennent flûte et guitares pour interpréter devant quelques amis la Pastourelle de Saint-Julien. La semaine suivante, ils jouent trois airs dans un bal breton à Nantes. L'un des danseurs, ce jour là, les surnomme Tri Yann An Naoned  (Les trois Jean de Nantes), un nom qu'ils adoptent immédiatement. Jean Chocun est alors "assistant administratif" dans une compagnie maritime, Jean-Paul Corbineau est "acheteur" en hypermarché et Jean-Louis Jossic enseigne l'histoire et la géographie au collège de Savenay. Il y rencontre Bernard Baudriller, le prof d'anglais, qui rejoint le groupe en octobre 1971.

 

Un soir de décembre 1970. Le vingt-sept. Chez un « pote » de Plouhamel, non loin de Cornac, Jean Chocun, Jean-Paul Corbineau et Jean-Louis Jossic, tous originaires de Nantes, s'emparent d'une flûte et de deux guitares pour interpréter  La  Pastourelle de Saint-Julien  au devant d'une poignée d'amis. L'un de leurs copains joue sur les trois prénoms pour les baptiser: Tri Yann an Naoned, les Trois Jean de Nantes. Lancé comme une boutade, le nom de baptême est définitivement adopté. En réalité, voilà deux ans déjà qu'ils se connaissent et, influencés par le folk américain, s'amusent à interpréter pour le plaisir quelques chansons. Jean-Paul Corbineau et Jean Chocun jouent de la guitare et chantent Hugues Aufray et Graeme Allwright. Jean-Louis Jossic, animé par la fibre bretonne, militant de Cercle Celtique, tout frais sorti du service militaire, joue de la bombarde, écoute Bob Dylan et pratique le théâtre de boulevard dans une compagnie d'amateurs.


En fait d'amateurisme, le trio n'a pas encore le temps de se consacrer pleinement à la chanson. Jean Chacun (né le 13 décembre 1948) est assistant administratif à la Transat-Nantes, Jean-Paul Corbineau (né le 26 août 1948) est employé dans un hypermarché à la gestion des approvisionnements, et Jean-Louis Jossic (né le 15 juillet 1947) enseigne l'histoire et la géographie dans un collège de Savenay. Dans le courant du mois de janvier 1971, les trois compères montent un spectacle sous le nom de folk-song 70. Au programme, Hugues Aufray, Graeme Allwright, Alan Stivell et un morceau du pays nantais qui emporte l'adhésion du public. Sur l'initiative de Jean-Louis Jossic, le trio décide de continuer à jouer en puisant dans le patrimoine breton. Les fondations musicales de Tri Yann sont déjà en place. Le groupe se produit tout d'abord dans les fest-noz, puis avec un spectacle bigarré né de plusieurs instruments, associant vocaux, banjo, guitare acoustique et flûte irlandaise. Le besoin de sortir des clans typiquement bretons se ressent rapidement. Il s'agit de ne pas s'enfermer dans un noyau, de gagner le public des centres socio-culturels des MJC, suivant plus ou moins les traces d'Alan Stivell avec la volonté de réconcilier le public de Joan Baez, Dylan et les Beatles avec celui des Breizou.

 

La fin de l'année 1971 est marquée par un premier tournant important: l'arrivée dans le groupe en octobre de Bernard Baudriller. Jusque là, il est plus qu'un voisin. Il est professeur d'anglais au même collège de Savenay que Jean‑Louis Jossic. Le trio a besoin d'un contrebassiste, il est violoncelliste. Peu importe, Baudriller a trois jours pour apprendre, avant une représentation devant l'assemblée générale de la confédération Kendalc'h. Le pari est pris et tenu. Le trio d'origine revêt les allures des quatre mousquetaires ! Jusqu'en 1972, le groupe enchaîne les tournées dans les petites maisons de la culture. La mode est au folk. Les succès s'accumulent. À l'occasion d'un spectacle au profit de la langue bretonne, Tri Yann rencontre Gilles Servat, qui leur propose aussitôt l'enregistrement d'un 33 tours chez Kelenn, une nouvelle petite boite, typiquement locale. Le premier album de Tri Yann on Naoned,  Les Prisons de Nantes , enregistré dans les studios de Guipavas, près de Brest, sort en cinq cents exemplaires en juin. Le groupe décide d'en financer cinq cents de plus. Les premiers, distribués chez les principaux disquaires de Bretagne, sont épuisés en quelques semaines, sans promotion. Les seconds, vendus en une soirée « au cul » de la voiture du groupe à l'occasion d'un concert à Nantes. Ce succès commercial permet tout d'abord à Tri Yann d'acheter son premier camion de tournée, et apporte au groupe une petite renommée.

 

Jacques Caillart, alors directeur commercial de Phonogram, écoute l'album au cours de ses vacances en Bretagne. De retour à Paris, il propose à Kelenn de distribuer son catalogue. Les Prisons de Nantes passent sur France Inter et Europe 1. Juliette Greco choisit le groupe - toujours amateur - en première partie d'un concert à l'Olympia en décembre 1972.  Le mouvement folk américain des années 60-70 influence le premier Tri Yann, tout comme les groupes irlandais d'alors ou d'autres groupes bretons naissant derrière les quatre Nantais : Importance des vocaux, absence des instruments traditionnels régionaux, utilisation de la guitare acoustique, du banjo, du dulcimer et de la contrebasse. Le répertoire est emprunté aux folklores de Bretagne, d'Irlande  et du Québec.

 

Presque inévitablement, des problèmes pratiques se posent. Les absences au travail de chacun se répètent. Les engagements se suivent tandis que le groupe est amateur. Jean-Louis Jossic et Bernard Baudriller doivent bon gré mai gré assurer leurs cours, Jean-Paul Corbineau gère encore les approvisionnements d'un hypermarché, Jean Chocun reste lié à la gestion du personnel de la Transat-Nantes. Un pas est à franchir. Encouragé par sa maison de disques, le groupe passe au statut de professionnel en janvier 1973. Tri Yann on Naoned devient Tri Yann. Presque inévitablement, des problèmes pratiques se posent. Les absences au travail de chacun se répètent. Début mars voit sortir chez les disquaires le second album du groupe,  Dix ans, Dix filles, comprenant notamment Les filles de Redon . La pochette du disque, comme la précédente, par son souci d'informer l'auditeur sur l'histoire et la culture bretonnes, témoigne de la volonté de Tri Yann de défendre leur patrimoine. Si ce 33 tours s'inscrit dans la lignée musicale du premier, le groupe est moins satisfait par sa qualité, pressé qu'il était de sortir un nouveau disque. Désormais, Tri Yann prendra le temps qu'il faut pour la composition de chaque disque. Il s'agit d'être à la hauteur de l'engouement du public.

 

Ce même mois, un Musicorama à l'Olympia réunit à Paris la plupart des artistes de Kelenn. A la fin du passage de Tri Yann les spectateurs montent danser sur scène. Bruno Coquatrix reprend le groupe, pour une semaine cette fois, en tête d'affiche du spectacle Keltia 73. Le groupe est celle fois lancé en tant que groupe "de scène", un aspect qui sera primordial pour la suite de sa carrière, et auquel il attachera toujours autant d'importance qu'à sa production discographique.


Au cours d'une tournée bretonne de 40 jours sous chapiteau, durant l'été 73 et toujours avec les artistes de Kelenn, des dizaines de milliers de spectateurs, venus de France ou de l'Etranger, découvrent le groupe. En 1974, Paris oublie la "mode bretonne". Paradoxalement, le bouche à oreille faisant son oeuvre, Tri Yann tourne de plus en plus hors de Bretagne, aux six coins de l'Hexagone. Leur troisième album, Suite galloise, parait sous leur propre label, Marzelle, toujours produit et distribué par Phonogram. Il confirme un attachement aux racines de Haute Bretagne, partie orientale dont les Tri Yann sont issus. Ce disque est le premier enregistré au Studio des Dames, à Paris, et entame une longue collaboration avec Paul Houdebine, preneur de son de Graeme Allwright, Maxime Le Forestier et Ange.

 

 
En 1976, avec La Découverte ou l'ignorance, c'est le double virage de la composition et de l'électrification et une reconnaissance unanime de la critique :

"Les Tri Yann chanteurs et musiciens sont tout à fait à la hauteur. Leur travail a beaucoup plus de profondeur que par le passé. Et puisque ce travail est aussi un plaisir, j'avoue que le mien a été sans mélange. Ils ont su trouver un équilibre presque parfait entre le Breton et le Français, entre la tradition et leurs créations, entre la musique acoustique et la musique électrique, entre les instruments anciens et les instruments plus récents. Dans le genre "renouveau folk" cet album est une réussite"    Telerama

 

L'album témoigne en effet d'une maturité musicale incontestable, tant par l'instrumentation acoustique qu' électrique. On y savoure un mélange heureux de cromorne, bombarde, dulcimer, psaltérion avec le violon, les guitares et les flûtes. L'histoire de la région nantaise est encore un thème d'inspiration majeur du disque. Princes qu'en mains tenez est inspiré d'une oeuvre en vers de la renaissance de Jehan Meschinot et d'Anne de Bretagne, Galvadeg en tri kant soudard narre la chouannerie , La Dérobée de Guingamp est une danse des Côtes d'Armor, tandis que La découverte et l'ignorance, qui donne son titre à l'album, décline le sentiment breton.

 

En juin 1977, Gérard Goron remplace à la batterie Jérome Gasmi qui avait rejoint le groupe l'année précédente. En 1978, le groupe donne ses premiers concerts à l'Etranger, En Belgique, en Allemagne, puis en Suisse au Festival International de Nyon, avec Fairport Convention où il triomphe devant plus de 15000 personnes. La presse titre "Tri Yann au niveau Européen..." Le cinquième album Urba insiste sur le rôle de l'enracinement cultivé en "folk progressif" comme antidote à l'urbanisation mal maîtrisée :

 

"Il y a là une chance pour la survie de notre tradition dans le milieu populaire, son milieu. Il ne s'agit même plus d'ailleurs d'un phénomène purement musical, mais aussi politique, dès lors que le choix du folk par rapport à la variété anonyme est complémentaire du refus du jambon sous plastique, à l'approche d'un XXIème siècle qui aura bien du mal à n'être pas celui de l'uniformisation à l'américaine, de la disparition des campagnes et du plus triste des nivellements urbains".

 

Tout naturellement, après le traumatisme que représente le naufrage de l'Amoco Cadiz (le 17 mars 1978) dans les esprits bretons la réaction de Tri Yann est immédiate au travers d'une chanson Le soleil est noir qui exprime le dépit, la déception et la colère ressentie. Tri Yann entre alors en conflit avec l'Union démocratique bretonne (à cause de l'annulation d'une tournée exclusive) dont Jean-Louis Jossic sera exclu. La fin des années 70 se caractérise par un engagement  plus fort et plus direct de Tri Yann dans la vie politique de la Bretagne. Le groupe se lance dans la création, les compositions personnelles, proches de la réalité quotidienne, de l'actualité. Un vent moderne souffle sur le groupe breton avec l'arrivée de Christian Vignoles, guitariste acoustique et électrique. En même temps, pendant l'absence de Jean-Paul Corbineau (79‑80), malade, Tri Yann accueille Mylène Coué. An heol a zo glaz (Le soleil est vert), en 1981, dit toutes les inquiétudes écologiques du groupe. L'album traite essentiellement du combat antinucléaire de Plogoff. Kan or kan ou le chant du combat , dans un style toujours traditionnel, raconte la lutte des Plogoffites, entre 1976 et la Pentecôte 1980 où un concert de soutien réunit près de 100 000 personnes dans la Baie des trépassés.

 

« Ô feu  Ô acier! Ô chêne! Ô terre et flots! Les bretons ont été grugés. Tiens tête, toi breton de cœur : mieux vaut nouvelle colère que la honte des soldats de verre et d'acier. Combats pour ta liberté.» C'est le début d'une série de conceptions-albums dont la philosophie est aujourd'hui toujours vivante : « un disque doit être un tout, pas seulement douze titres de trois minutes» déclare Jean Louis Jossic.

 

Si le repli de la vague bretonne dans la chanson française est évident, Tri Yann conserve toujours un public de fidèles qui vient en famille aux concerts. Seule la génération 15-20 ans, très dense au cour de la décennie précédente, est moins présente. Le années 80 sont plus calmes pour Tri Yann. Mais, contre vent et marées, tandis que le groupe compte maintenant six musiciens, Tri Yann s'entoure d'une forte équipe technique pour maintenir sa qualité scénique. L'année 1983 est marquée cependant par une nouvelle récompense. L'obstination paye, l'exigence d'une certaine qualité reçoit ses lauriers : la presse allemande décerne au groupe le prix de la critique du disque. Au mois d'Août de cette année, paraît chez les disquaire Café du bon coin, affichant l'empreinte rock dans la tradition nouvelle créée par le groupe dans un mélange d'influences médiévales (chanson à boire) avec des compositions irlandaises contemporaines adaptées (La ville que j'ai tant aimée)

 

Entre 1985 et 1986, tri Yann connaît quelques mouvements. Bruno Sabathé débarque avec ses claviers, Christian Vignoles puis Bernard Beaudriller quittent le groupe. Ce dernier est remplacé par Louis Marie Sévéno à la basse. Fidèle à ses origines, Tri Yann fête ses quinze années d'existence en enregistrant un album en public à Nantes : Anniverscene.


En 1988, Tri Yann met en scène Le Vaisseau de pierre "Gwerz fantastique contemporaine nouvellement composée d'après le récit de Pierre Christin et Enki Bilal au sujet d'événements fabuleux mais pourtant véridiques qui se sont déroulés à Tréhoët entre le 13 et le 16 février 1988". Tel est le long (!) titre du 9ème (double) album du groupe, rejoint à l'occasion par Jean-Luc Chevalier, ex-Magma (guitare).


En janvier 1991 paraît Belle et rebelle, un CD de compositions consacrées à Nantes et dédié à Jacques Demy qui vient de disparaître. A la fin de 1992, Bruno Sabathe quitte le groupe et est remplacé par Christophe Le Helley (claviers, mais également instruments traditionnels et anciens) qui vient renforcer l'ancrage traditionnel de Tri Yann dans la préparation de son onzième album. En 1993 et 1994 Tri Yann donne de très nombreux spectacles rassemblant un nombre de spectateurs impressionnant et, profitant de l'opportunité que lui offre le festival Celtomania de se produire deux jours consécutifs à l'Onyx à Saint Herblain près de Nantes, tourne son spectacle Inventaire en vidéo, répondant ainsi à une demande grandissante du public.

1995, le Groupe achève la préparation de son nouveau nouvel album Portraits qu'il enregistre à l'Abbaye de Fontevraud tirant parti de l'acoustique propre au lieu et propice à l'expression vocale. Bernard Baudriller, en invité, vient ajouter son timbre de voix à ceux des autres membres de Tri Yann. Six titres de cet album retracent la vie de Guillaume Seznec, condamné à plus de 20 ans de bagne pour un crime sans motif, sans preuve et sans cadavre. Tri Yann est invité aux Francofolies de La Rochelle et participe au 25ème anniversaire du Festival Interceltique de Lorient. En octobre, l'usine LU à Nantes, lieu chargé d'histoire et où persiste l'odeur du "Petit-beurre" voit les Tri yann s'installer pour célébrer leurs 25 ans lors de deux concerts exceptionnels regroupant tous les musiciens ayant marqué l'histoire du Groupe et amis de toujours. Un disque d'or leur est remis pour Inventaire 1970-1993. Le public leur réserve un chaleureux triomphe et leur souhaite un "heureux anniversaire"... dont ils prolongent la célébration au Bataclan à Paris lors de 4 concerts en décembre (à guichets fermés !) alors qu'une compilation Inventaire vol. 2 est mise sur le marché.


Le Printemps de Bourges accueille les Tri Yann en avril 1996 et, le 10 mai suivant le Groupe retrouve la scène de l’Olympia pour une unique soirée à guichets fermés, plus aucune place n’étant disponible depuis plus de deux mois ! Rendez-vous est pris au Zenith de Paris les 15 et 16 novembre où plus de 10000 spectateurs se pressent aux guichets !. L’événement sert d’opportunité à la sortie du double CD (avec partie CD rom) Tri Yann en concert qui a été enregistré en public à l’automne.... On retrouvera également les Coulisses du Groupe sur vidéo, les caméras de Christophe Dagobert l’ayant accompagné sur les routes et les scènes pendant l’été.


Mais, avant cela, après une rencontre avec l'Orchestre des Pays de La Loire, un projet commun a vu le jour en juin 98 et un spectacle donné à Chateaubriant, Nantes, Angers et Laval. Un enregistrement public est réalisé à cette occasion. Pour satisfaire les inconditionnels du Groupe, une série de 10 épisodes réunissant des entretiens et proposant divers moments musicaux (extraits d’albums et d’un concert en public) a été réalisée par Mathieu Vidard pour les Radio-France du Grand Ouest. Elle a donné lieu à la commercialisation en juillet 98 d’un coffret de 2 CDs sous le titre La veillée 3ème millénaire.


Surprise de taille, à la fin août 1998, Christophe Le Helley choisit de quitter le Groupe pour vivre au plus près les musiques médiévales qui prennent tant de place dans sa vie. Il est provisoirement remplacé par Bruno Sabathe qui retrouve pour quelques mois la place encore tiède qu’il avait laissée quelques années auparavant...

Début janvier 1999, Excalibur, conçu et produit par Alan Simon sort dans l’hexagone; Tyi Yann y interprète un titre Pour l’amour de la Reine et se trouve sur cet album concept en compagnie de Dan Ar Braz, Angelo Branduardi, Fairport Convention, Roger Hodgson (ex-Supertramp), Carlos Núñez, Denez Prigent, Gabriel Yacoub (ex-Malicorne) etc. L’année 1999 est fertile en événements car Tri Yann partage la scène de Bercy pour le spectacle BretagneS le 16 mars, avec Dan ar Braz, Armens, Alan Stivell et Gilles Servat. Puis, après avoir bourlingué de concerts en spectacles, il occupent, seuls (!) à l’Olympia la première semaine de juin. Au programme également : Les Francofolies de SPA (Belgique), le Festival Interceltique de Lorient, le Festival de Dranouter (Belgique) etc... En cette même année 1999, Jean-Paul Corbineau, Jean-Louis Jossic et Jean Chocun, les fondateurs du Groupe, sont promus par le Ministère de la Culture au grade de Chevaliers dans l’Ordre des Arts et Lettres.

Fin novembre Louis-Marie Seveno dit Loumi quitte le groupe après 14 années de confraternité chaleureuse pour suivre son propre chemin musical au sein du Groupe Cernunos. Il est remplacé par le talentueux Christophe Peloil, violoniste et bassiste enthousiaste, le jour même où le groupe se voit décerner le Grand Prix de la Sacem, catégorie Musiques Traditionnelles. Le 16 Janvier 2001 sort Le Pelegrin au moment où le Groupe fête ses 30 ans à la Cité des Congrès de Nantes, les 18 et 19 Janvier. Et Tri Yann reprend le chemin des concerts en ce début de 3ème millénaire.

En juin 2001 une nouvelle collaboration avec l’ONPL donne à Tri Yann l’opportunité d’interpréter l’hymne national breton "Bro Gozh Ma Zadou" devant plus de 15000 spectateurs rassemblés sur les pistes de l’aéroport de Nantes -Atlantique avec la complicité de la célèbre cantatrice Julia Migenes, inoubliable Carmen du cinéma. Le Zenithde Paris constitue une étape à l’occasion de laquelle Tri Yann choisit d’enregistrer à la fois la musique et le visuel de leur spectacle. Un double CD, une Vidéo K7 et un DVD sont alors produits par le label Marzelle et commercialisés par Globe Music-Sony en décembre 2001... Une excellente idée de cadeau pour les fêtes ! On retrouve sur ces enregistrements l’ambiance d’un Zenith chauffé à blanc, la présence délicieuse de Bleunwenn qui avait au préalable assuré un "intérim" au sein du groupe, le soutien du quatuor Troellenn, sonneurs et danseurs sont également de la fête... Formidable surprise, Hugues Aufray se joint au groupe et interprète deux titres en leur compagnie. Intense moment d’émotion partagée. Toujours sur les routes de concert en concert Tri Yann n’en oublie pas moins la préparation d’un nouveau CD, les costumes du Zenith ont déjà été remplacés par de nouveaux atours illustrant au plus près l’esprit du nouveau spectacle.... le Seigneur Arbre, le Seigneur Loup, Le Seigneur de pierre, Le Seigneur du ciel et des nuages côtoient le Seigneur des Enfers, le Seigneur de cristal, le Seigneur d’or et le Seigneur d’argent.

En 2002, Tri Yann oriente ses centre d'intérets sur la mer, l'océan, avec Marines, chez Sony Music. Ils rendent ainsi hommage aux chanteurs Louis Cappart et Gilles Servat, mais aussi à Patrick Ewen. Ils font également revivre de belles légendes et histoires, celles des combattant de l'ïle de Sein de juin 1940...

En 2004, Tri Yann retrouve la compagnie de l'Orchestre des Pays de La Loire, six ans après la première édition. La Tradition Symphonique 2, le disque témoin des concerts de retrouvailles, présente la tournée de Marines, revisitée par les accents classiques d'Hubert Soudant, la voix magnifique de Bleunwenn et les complicités du Bagad de Nantes et de l'Ensemble Vocal de Nantes