J.J. Cale
Il est l'artisan du "Tulsa
Sound", un mélange décontracté de rock 'n' roll, de country, de folk, de
blues et de jazz. Il doit à son jeu de guitare et à son style d'écriture
d'avoir eu un large impact dans le monde de la rock music, bien au-delà de ses
propres disques. Largement admiré et imité par ses pairs, ses chansons ont été
reprises par un nombre incalculable d'artistes, parmi lesquels Johnny Cash, Bryan Ferry, Captain Beefheart, Deep Purple, Poco, Dr. Hook, Kansas, les Allman Brothers, le Band, Waylon Jennings, Lynyrd Skynyrd, Jose Feliciano, Chet Atkins, John Mayall, Freddie King et Santana. J.J. Cale est aussi à
l'origine du son de Dire Straits et il a eu une influence décisive sur toute une partie de
la carrière d'Eric Clapton qui s'est nourri de son style et qui a élevé deux de ses
compositions, After midnight et Cocaine, au
rang de classiques.
Naturally |
Okie |
Troubadour |
5 |
Shades |
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1972 CD |
1974 LP |
1975 LP |
1979 LP |
1981 CD |
John Junior Cale est né le 5 décembre 1938 à Oklahoma City, mais
c'est à Tulsa qu'il a grandi et passé une grande partie de sa vie. Il apprend
la guitare à l'âge de dix ans et ses premières influences sont le rockabilly et
le blues. Il apprécie tout particulièrement des gens comme Clarence Brown,
Billy Butler, Chet Atkins, Les Paul et Chuck Berry.
A 17 ans, il commence à jouer dans le circuit des clubs, d'abord avec Gene
Cross & The Rockets, avant de monter son premier groupe, Johnny Cale &
The Valentines. A cette époque, sur la scène musicale de Tulsa, il côtoie le
guitariste David Gates (le futur fondateur de Bread), le bassiste
Carl Radle et le pianiste Hank Wilson, qui changera bientôt de
nom pour devenir Leon Russell. A Tulsa, au début des années 60, la
musique ne nourrit pas son homme et, comme beaucoup d'autres, John Junior Cale
doit travailler à côté : il est successivement cuisinier dans une buvette,
plongeur dans un restaurant, garçon d'ascenseur et ouvrier dans une forge. En
1964, il part pour Los Angeles où il rejoint deux de ses copains de Tulsa déjà
bien installés dans la rock-music : le bassiste Carl Radle et le pianiste Leon
Russell. C'est grâce à eux qu'il rencontre le producteur Snuff Garrett qui lui
propose une place de technicien dans le studio Amigo, qu'il vient tout juste de
construire. Il y travaillera jusqu'à la fin des années 60, surtout pour Liberty
Records, profitant de ses loisirs pour enregistrer des maquettes de ses
propres compositions, d'abord des instrumentaux. En même temps, il se produit
régulièrement en compagnie de Billy Lee Riley au Whisky A Go Go,
les jours de relâche de Johnny Rivers. C'est le patron de ce club, Elmer
Valentine, qui suggère à John Junior Cale de modifier son nom en J.J. Cale.
Grasshopper |
Eight |
Travel Log |
Ten |
Closer to you |
To Tulsa and back |
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1982 LP |
1983 LP |
1990 CD |
1992 CD |
1999 CD |
2005 CD |
Grâce à Snuff Garrett, J.J. Cale enregistre deux 45-tours qui paraissent
sur Liberty Records. Le premier, en 1965, n'est autre que la version originale
de After midnight. Le second
date de 1966 et réunit Outside looking in et In our time. Ce sont deux disques qui, dans un premier temps, passent
complètement inaperçus. J.J. Cale forme alors les Leathercoated Minds, avec qui
il enregistre l'album Take a trip down sunset strip en 1966. Cet album de reprises psychédéliques paraît sur Viva
Records aux Etats-Unis et sur Fontana en Angleterre. Outre quatre compositions
originales de J.J. Cale, on y trouve des versions de Mr. Tambourine man, Psychotic
reaction, Sunshine
superman, Over under
sideways down et Along
comes Mary. Ce disque, réalisé dans un style
déjà bien défini et personnel, montre aussi tout l'intérêt de J.J. Cale pour le
côté expérimental de la musique et des techniques d'enregistrement. Cette
vision des choses restera une constante dans toute sa carrière : il est en
effet un des rares artistes à savoir concilier la tradition et les technologies
les plus modernes.
Entre New York et Los Angeles, J.J. Cale produit entre autres
Bryan Hyland et le groupe Blue Cheer. Il fait ensuite un court passage à
Nashville où il accompagne Red Sovine et Little Jimmy Dickens, tout en essayant
de placer ses chansons. Puis il retourne à Tulsa en décembre 67, où il renoue
avec l'emploi du temps qui était le sien avant son départ pour la Côte Ouest,
c'est-à-dire quelques contrats à droite et à gauche lorsqu'il a besoin
d'argent.
Cette vie organisée autour du farniente est subitement bousculée en 1970
lorsque Eric Clapton reprend After midnight sur son premier album solo.
Grâce à Eric Clapton, After midnight est N°18 dans les hits-parades américains en décembre 1970. Les
droits d'auteur que J.J. Cale touche à cette occasion lui permettent de
s'acheter une Chevrolet. "J'avais tellement galéré, dit-il, c'est comme si
j'avais trouvé du pétrole dans mon jardin". Son ami et manager Audie
Ashworth le pousse alors à enregistrer un premier album. Seul tout d'abord,
Jay-Jay réalise douze titres avant de faire appel, pour les enrichir, à
d'autres musiciens comme Tim Drummond, Bob Wilson, David Briggs, Mac Gayden et
Carl Radle. Le bassiste Carl Radle, déjà à l'origine de la reprise de After midnight par Clapton, permet à J.J. Cale
de signer avec Shelter Records, le tout nouveau label créé à Hollywood par Leon
Russell et Denny Cordell. Le 5 juillet 1971, un premier single paraît sur
Shelter Records : sur la face A, on trouve Magnolia, et sur la face B, Crazy mama.
Wayne Moss, un des D.J.'s de la station de radio KAAY, à Little
Rock, choisit de programmer la face B du 45-tours, c'est-à-dire Crazy mama, en affirmant que la production
s'est trompée, qu'elle a fait le mauvais choix. Sa voix est entendue et Crazy mama ressort, cette fois-ci en face
A, couplé avec un autre titre, Don't go to strangers. Pour la première et unique fois dans sa carrière, J.J. Cale
entre dans le Top 40 américain, où il se classe à la 22ème place. Dans
l'histoire de la rock music, Crazy mama est aussi un des tout premiers enregistrements à utiliser une
boîte à rythmes.
J.J. Cale a déjà 33 ans lorsqu'il publie son premier album, Naturally en 1972. Il a été produit par
son ami et manager Audie Ashworth. Il impose le style définitif de J.J. Cale :
une musique simple, soulignée par une ligne de guitare très fluide et par une
voix enfumée. Son attitude nonchalante, voire paresseuse, aboutit à créer une
musique simple et pure, élégante et raffinée. On qualifie ce style de
"laid-back", une expression anglaise que l'on peut traduire par relax
ou décontracté. Fort de l'intérêt qu'il suscite, J.J. Cale entrevoit le
vedettariat, mais il s'y refuse. Après la sortie de son premier album, il
tourne avec le groupe Traffic, mais dès qu'il le peut, il rentre à Tulsa
pour retrouver ses racines, sa tranquillité. Le succès le met mal à l'aise : il
refuse d'apparaître sur les pochettes de ses disques, sauf de temps en temps au
verso, sur des petites photos où son visage est en partie dissimulé par des
lunettes noires ou par une guitare.
En avril 1972, J.J. Cale commence à travailler sur son deuxième
album. On le bouscule un peu et il n'aime pas trop ça. "J'ai écrit le
deuxième disque sur le chemin du studio, affirme-t-il, et on l'a mis en boîte
en une semaine et demie à peine. Pour le premier, il avait fallu un an et
demi". Malgré tout, la maison de disques n'exerce pas trop de pression et
lui permet de travailler à son rythme, dans divers studios de Nashville et avec
des musiciens qu'il a choisis lui-même. Consciencieux, il essaie d'être
original et de faire des chansons qui résisteront au temps qui passe. Really parait en 1973. Contrairement
au premier qui faisait "amateur", le deuxième album de J.J. Cale
apparaît surproduit, en tout cas beaucoup moins spontané. Le 45-tours Lies connaît un très honorable succès.
Le troisième album de J.J. Cale, Okie paraît en mai 1974. Il réussit le compromis entre les deux
premiers. L'inspiration de Naturally et la technique de Really trouvent une harmonie presque parfaite sur ce disque dont trois
extraits ont été enregistrés chez Jay-Jay, à la maison. Le titre générique, Okie, a même été réalisé sous sa véranda.
De l'avis même de sa femme, c'est peut-être dans cet environnement qu'il est le
meilleur. "Ses disques sont assez bien, dit-elle, mais vous devriez plutôt
l'entendre à la maison, un soir d'été sur la terrasse, pieds nus, une bouteille
de bière à portée de main. C'est ça le vrai J.J. Cale". Le single, Cajun moon, est enrichi par un solo de Reggie
Young, un des plus célèbres guitaristes de session de Nashville, un ancien
du Bill Black's Combo.
En 1975, J.J. Cale s'installe près de Nashville, à Hermitage. Les
royalties que lui rapporte la reprise de Call me the
breeze par Lynyrd Skynyrd sur leur album Second Helping lui permettent de s'acheter une
maison. Il fait aussi l'acquisition d'un mobil-home qu'il installe non loin de
l'Opryland à Nashville. Il y habite de temps en temps, et comme il n'aime pas
les hivers dans le Tennessee, il s'en sert pour rallier la Floride ou la
Californie où il passe cette période de l'année.
Le quatrième album de J.J. Cale, Troubadour ne sort qu'en septembre 1976. La musique y est toujours aussi
bien léchée et les climats toujours aussi torrides. Le premier single, Hey baby, reste classé trois semaines dans le Hot 100 du Billboard. En
face B, on trouve le fameux Cocaine, enregistré avec Kenny Buttrey à la batterie et Reggie Young à la
guitare. En avril 1976, J.J. Cale surmonte sa peur maladive de l'avion et
s'envole pour l'Europe afin de promouvoir son dernier album A Londres, il joue
à l'Hammersmith Odeon où il rencontre Eric Clapton. Celui-ci reprendra Cocaine sur son album Slowhand en novembre 77 et en fera le
nouveau point fort de ses concerts. De nouveau à la croisée des chemins, J.J.
Cale refuse une nouvelle fois de capitaliser le succès. Avec Audie Ashworth, à
Nashville, il crée une maison d'éditions, Audigram Music, et il monte un
studio, le Crazy Mama's.
J.J. Cale
et Audie Ashworth inaugurent leur studio, le Crazy Mama's, en enregistrant
quatre titres pour l'album Five qui paraît en août 1979. On y constate une nouveauté : Jay-Jay y
collabore de façon très étroite avec Christine Lakeland qui cosigne le
titre Katy kool lady et qui
chante, joue de la guitare, du piano et des percussions sur cinq titres. Le
producteur Audie Ashworth pense que le titre Sensitive
kind a tout pour être un succès radio. Il a raison sur
le fond, mais il se trompe d'interprète : c'est Santana qui en fera un
succès, après l'avoir repris sur son album Zebop !, en 1981.
L'itinéraire de J.J. Cale, résolument hors des sentiers battus,
lui a été bénéfique. "J'ai vendu beaucoup de disques, dit-il, et beaucoup
de chanteurs ont repris mes titres. Je n'ai plus à me faire de souci pour le
loyer. Touchons du bois". En 1980, après avoir enregistré six albums, J.J.
Cale quitte Nashville et retourne en Californie, dans le Sud, où habite sa
sœur. Il vend son bateau, il embarque toutes ses affaires dans son mobil-home
et s'installe à Anaheim. Pour le
contacter, c'est assez difficile : il faut laisser un message à Audie Ashworth
et attendre que Jay-Jay le contacte. Car s'il dispose des toutes dernières
techniques digitales en matière d'enregistrement, il n'a pas trouvé utile de se
faire installer le téléphone !
En février 1981, J.J. Cale enregistre quatre titres de l'album Shades à Hollywood avec de très
nombreuses participations. On y rencontre son ami Leon Russell, Jim Keltner,
James Burton, Glen D. Hardin, et toujours sa compagne, Christine Lakeland. Shades est le dernier album qu'il doit
par contrat à Shelter Records. Il signe alors avec Phonogram International qui
reprend l'ensemble de sa discographie.
Si l'on fait alors le point sur la discographie de J.J. Cale pour
essayer d'en tirer un bilan, on s'aperçoit très vite que tout y est
indispensable, qu'il n'y a pas de déchet, que rien n'est superflu. Chacune de
ses chansons est en soi un véritable petit joyau, ce qui n'empêche nullement
d'avoir ses préférences. En mars 1982, le septième album de J.J. Cale, Grasshopper confirme en tous points ce qui
vient d'être dit. En anglais, Grasshopper signifie sauterelle ;
mais c'est un mot qui désigne également un cocktail mentholé au brandy.
J.J. Cale construit tranquillement sa carrière. On pourrait
toutefois lui reprocher de ne pas toujours faire preuve d'originalité lorsqu'il
s'agit de trouver des titres pour ses morceaux. En effet, Nobody but you, Devil
in disguise ou You
keep me hanging on ont comme un petit air de déjà vu.
Le huitième album de J.J. Cale, Number
eight paraît en août 1983. Pour
l'enregistrer, il est retourné au studio Amigo de Snuff Garrett où il
travaillait dix-huit ans auparavant. Après cette première expérience, Jay-Jay
avait continué à se perfectionner dans les domaines de la prise de son et du
mixage pour devenir un ingénieur particulièrement avisé, un talent dont il
s'est bien sûr servi pour personnaliser son propre travail. Number 8, qui se vend modestement, a
ceci de particulier que, pour la première fois, J.J. Cale s'est laissé
photographier pour les besoins de la pochette de l'album, même si la photo en
question est des plus banales.
En 1983, le cinéaste Bertrand Blier choisit dix chansons de J.J.
Cale pour composer la bande originale de son film La femme de mon pote,
avec Coluche et Isabelle Huppert. En mai 1984, Mercury publie Special Edition, une compilation de quatorze
titres, le condensé d'une carrière en tout point originale. Sans vraiment le
vouloir, J.J. Cale a réussi le pari d'imposer une musique pleine d'émotion et
de simplicité, une musique dont la force et la permanence reposent sur le fait
qu'elle est hors des modes et hors du temps. En 1986, avec Peter Rabin &
The Munich Factory, J.J. Cale composera la musique du film allemand 50/50.
Après Number Eight en 1983, J.J. Cale quitte Mercury / Phonogram, peu satisfait des
deux albums qu'il a réalisés pour cette firme. Il faut alors attendre 1989 pour
le voir signer un contrat avec une nouvelle maison de disques, en l'occurrence Silvertone
Records en Angleterre. Selon une
interview donnée au Chicago Sun Times, Jay-Jay affirme avoir passé les six
années qui viennent de s'écouler à faire des balades à vélo, à tondre la
pelouse tous les samedis et à écouter du rap et Van Halen. En fait, tout
au long de cette période, il a continué à enregistrer et la somme de ces
sessions donne Travel-Log en février 1990. C'est un album qu'il a produit seul, après avoir
mis un terme à sa longue collaboration avec Audie Ashworth. J.J. Cale s'est à
nouveau totalement investi dans la technologie, essayant de maîtriser au mieux
toutes les techniques de studio. Il veut contrôler toutes les étapes de ses
disques, pour que ceux-ci lui appartiennent totalement.
Objet de multiples sollicitations, J.J. Cale s'est souvent montré
plutôt réticent à collaborer avec d'autres. Il y a tout de même des exceptions.
Il a participé à l'album Angel Clare d'Art Garfunkel en 1973. Il a joué avec Neil Young
sur Comes a time en 1978 et avec Eddy Mitchell la même année sur son adaptation
de After midnight. En 1990, il
tient la guitare sur deux titres de l'album de Paul Simon, The rhythm of the saints. Il produira
aussi deux disques de John Hammond : Got
love if you want it et Trouble no more. En 1994, il participera au premier
album multi-platine de ses amis, The Tractors. En novembre 1992, J.J. Cale
propose son dixième album, intitulé avec une logique implacable Number Ten. Sa grâce nonchalante est
intacte. La précision et l'économie habituelles sont associées à un déferlement
d'idées parfaitement traduites par la musique. On trouve sur le titre Artificial paradise un solo de guitare parmi les
plus beaux de toute sa discographie.
En 1994, J.J. Cale signe avec Delabel, un département de Virgin
Records en France. Il vient de s'acheter une maison et un terrain de deux
hectares près de San Diego, en bordure du désert. Son premier album pour
Delabel, Closer To You, arrive avec une rapidité inattendue, en août 1994. J.J. Cale
étrenne une toute nouvelle guitare, une Martin qu'il s'est fait construire sur
mesure. "Une bonne guitare est une source d'inspiration, confie-t-il. J'ai
écrit huit chansons en une seule journée. Je suis allé à Hollywood, aux Studios
Capitol, où j'ai enregistré l'album en deux jours seulement, avec les parties
vocales en direct. Puis, j'ai tout ramené à la maison et j'ai commencé à
fignoler". Car une grande partie du travail de J.J. Cale consiste à
ajouter, à modifier, à chercher des sons, ce qu'on appelle des
"overdubs", ce que lui qualifie de "retouches maison".
En juin 1996, le douzième album de J.J. Cale, Guitar Man, apparaît comme un tour de
force qu'il a réalisé presque entièrement seul, uniquement épaulé par le
batteur James Cruce et par Christine Lakeland sur le titre Death in the wilderness. D'une intégrité
totale, toujours fidèle à la tradition comme un bon artisan, il continue d'être
très attentif aux technologies les plus modernes qui lui offrent une grande
liberté de création. Toujours en 1996, A thing going on (un extrait de Grasshopper) est repris dans la bande originale du film Phenomenon,
avec John Travolta. Dans le même ordre d'idée, on peut entendre Slower baby (un titre qui fait partie de Closer to you) dans le film de Volker
Schlöndorff, Palmetto.
Mercury, l'ancienne maison de disques de J.J. Cale, fait paraître
successivement deux compilations : un double CD qui réunit 50 titres, Anyway the
wind blows - The Anthology en juin 1997, puis son résumé
en 20 titres, The Very Best of J.J. Cale, une année plus tard. Produit en association avec J.J. Cale et
Audie Ashworth, le double CD anthologie propose un survol complet de la
discographie du chanteur ainsi que six titres inédits, dont un "live"
et deux instrumentaux.
En janvier 1999, Virgin ressort l'album Guitar man en Angleterre. Au mois de juin
2000, accompagnés par les Crickets, J.J. Cale et Eric Clapton enregistrent
trois titres pour un album en hommage à Buddy Holly. Au-delà de cette
rencontre, Eric Clapton reste fidèle aux compositions de J.J. Cale : sur son
album Reptile, qui paraît en mars 2001, il reprend Travelin' light.
On le sait, J.J. Cale n'est pas quelqu'un de très pressé. L'album
qu'il propose en mai 2001 est le premier Live de toute sa carrière. C'est dire si ce disque était attendu par
tous ceux qui apprécient son talent. Les quatorze titres réunis sur celui-ci
ont été enregistrés lors de différents concerts que J.J. Cale a donnés en
Europe et aux Etats-Unis entre 1990 et 1996. Ils ont été assemblés pour donner
une idée assez proche de la réalité de ses shows. L'album s'ouvre avec After midnight qu'il interprète seul. Puis il
est rejoint petit à petit par l'ensemble de ses musiciens pour une série de
titres tous plus brillants les uns que les autres, dans une ambiance d'abord
acoustique, qui va prendre toute sa consistance au fil des minutes. J.J. Cale a
dédié cet album à celui qui a été longtemps son complice, Audie Ashworth, mort
d'une crise cardiaque le 28 août 2000, à l'âge de 78 ans.
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In session
at the Paradise Studios est le titre d'un DVD qui
paraît en 2002. On y retrouve J.J. Cale en train d'enregistrer en 1979,
notamment avec Leon Russell. Jay-Jay renoue alors progressivement avec la
scène. D'abord seul, puis avec le renfort progressif de tout un tas de vieux
copains musiciens, ceux qui l'accompagnaient à ses débuts, dans les bars, il
y a quarante ans. C'est avec eux qu'il a voulu enregistrer son nouvel album, To Tulsa and Back, dans le
petit studio du batteur David Teagarden. Le résultat est un disque chaleureux
et détendu, à la croisée de toutes les influences du Tulsa Sound : un
mélange de country, de blues et de jazz. Intemporel et constant, J.J. Cale
est de retour avec une musique qui sonne toujours aussi bien. Mais cette
musique fluide, apparemment sereine, ne l'empêche pas d'exprimer, à plusieurs
occasions, des idées directement liées aux problèmes posés par le monde
actuel. |
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