Johnny Cash

 

John R. Cash est né le 26 Février 1932 à Kingsland, dans l'état de l'Arkansas. Son grand-père, William Henry Cash, était pasteur itinérant à cheval et son père travaillait dans les champs ou sur les chemins de fer, bref ce qu'il pouvait trouver pour nour­rir sa famille. Quand J.R. -c'est ainsi que ses parents l'appe­laient, «Johnny» sera une idée de Sam Philips- a trois ans, la famille Cash s'installe à Dyess, dans le comté de Mississippi, dans une des nouvelles communautés cotonnières mises en place par le New Deal de l'administration Roosevelt. Chaque jour, après l'école, il ramasse le coton à la main (il le fera de l'âge de cinq ans jusqu'à ses dix-huit ans), jusqu'à la nuit tombée. Le chemin du retour vers la maison, en pleine nuit, n'est pas très rassurant pour le jeune J.R., alors il chante, dans sa tête. C’est sa petite magie à lui. Qui l'aide aussi à supporter plus facilement les humeurs de son père qui boit et pique des colères extrême­ment violentes. Lors d'une crise particulièrement sâlée, il tue le chien de J.R.

 

Maigre consolation (pas tant que ça en fait), Papa Cash a ramené de son travail une batterie qui permet à toute la famille d'écou­ter la radio. J.R. n'en perd pas une miette et se colle devant le poste dès son réveil. Pas encore polluée par les formats, la radio de l'époque diffuse aussi bien Jimmie Rodgers et Hank Williams que Sister Rosetta Tharpe, ou la Carter Family: une leçon de choses pour le jeune J.R. qui ne s'en remettra pas... D'autant plus que cet éveil musical est encouragé par sa mère, tout d'a­bord -elle lui apprend des hymnes gospel- et par un dénommé Jesse Barnhill, enfant-ami de la famille atteint de polio, qui lui apprend ses premiers accords à la guitare.

 

1944 sera une année à la fois déterminante et tragique pour le jeune Cash. Déterminante car les Louvin Brothers viennent se produire à Dyess. Trop timide pour demander un autographe, J.R. décidera néanmoins, après le concert, de devenir chanteur. Il écrit, d'ailleurs, peu de temps après, sa première chanson.

 

Tra­gique, car c'est l'année où son frère Jack meurt, des suites d'un accident horrible. J. R. avait pourtant eu une prémonition que son frère ne devrait pas aller travailler ce jour-là, et plutôt  venir à la pêche avec lui. Mais Jack tenait absolument à ramener de l'argent à la mai­son. Et en coupant du bois, à la scierie, Jack fut quasiment coupé en deux par l'une des grandes scies circulaires. Le plus doulou­reux est qu'il mit du temps avant de partir, agonisant dans sa chambre d'hôpital, sa famille réunie autour de lui, à lui chanter des cantiques. Lors de son dernier jour, Jack demanda à ses parents «s'ils pouvaient entendre les anges» et leur dit qu'il ne fallait pas qu'ils s'inquiètent, qu'il partait pour un «endroit mer­veilleux». Dans son autobiographie (sortie enfin en France il y a peu), Cash raconte qu' «il n'y a rien à faire pour échapper à ce genre de peine, aucun remède à la perte d'un être cher et rien n'est plus jamais pareil après». Cette profonde cicatrice et le traumatisme lié à la mort de son frère aîné ne seront évidem­ment pas étrangers au côté sombre que Cash développera plus tard dans son art.

 

J.R. a dix-sept ans lorsqu'il découvre sa voix, ce bariton si spé­cial. Alors qu'il travaille aux champs avec son père, il s'essaie à quelques vocalises sur des airs gospel, quelques tons plus bas que d'habitude (le «mi» le plus grave qu'il peut sortir) et bingo ! Quelque temps plus tard, alors encore au lycée, J R a l'occa­sion de pousser la chansonnette sur la station de radio de l'état, KLC N. En 1950, son bac en poche et pressé de quitter le Sud, il part s'installer à Detroit pour travailler, à la chaîne, dans une des nombreuses usines automobiles de la ville. Puis, la guerre de Corée éclate et il s'engage illico dans l'Air Force.

 

Il se retrouve basé en Allemagne de l'Ouest, à Landsberg, Il y achète d'ailleurs sa première guitare, pour 25 DM et apprend à en jouer par lui-même. Puis, avec trois potes de régi­ment, il forme un groupe honky-tonk du nom improbable de The Landsberg Barbarians, tout en commençant à publier des poèmes dans le journal de la base. Ce qui l'amène, naturellement, à l'étape suivante: écrire des chansons. Belshazaar, un gospel, est la première véritable chanson que Cash écrit dans l'intention de faire un disque. La seconde? Rien de moins que Folsom Prison Blues, avec la fameuse ligne «I shot a man in Reno, just to watch him die...», que Cash écrit après avoir vu le film Inside The Walls Of Falsom Prison au cinéma de la base militaire.

 

1954. Ses quatre années de service terminées, Cash quitte l'Air Force. Dans le train en partant d'Allema­gne, il écrit Hey Porter. De retour aux Etats-Unis, il s'installe à Mem­phis et épouse une fille du Texas du nom de Vivian Leberto. La journée, il vend des appareils électroménagers au porte-à-porte. Le soir, il joue de la musique avec deux potes mécaniciens : Luther Perkins à la guitare et Mars­hall Grant à la basse. Le trio répète assidûment et donne quelques concerts gratuits dans Memphis et ses environs. En attendant les choses sérieuses. Comme une audition chez Sun Records, que Cash décroche fina­lement en 1955. Mais c'est en chanteur gospel qu'il se présente à Sam Philips, le patron du label. Et celui-ci ne veut pas enten­dre parler de gospel, et demande à Cash de lui proposer quelque chose de plus commercial. Cash revient alors avec Hey Porter qui, cette fois, emballe totalement Phillips. Et en juin de la même année, alors que sa femme Vivian met au monde Rosanne, leur premier enfant, sort sur Sun Cry, Cry, Cry, premier single de Johnny Cash -Phillips a fait mettre «Johnny» à la place de «J.R.» sur la pochette, ce qui déplaît à Cash car il trouve que ça fait «gamin» et la paire Perkins/Grant est rebaptisée The Tennessee Two.

 

Il s'en vendra plus de 100.000 exemplaires. Sun enfonce ensuite le clou avec Folsom Prison Blues, un second single qui atteint le Top 5 des classements country. Le troisième, en 1956, I Walk The Line, se classera, quant à lui, à la première place des clas­sements country et ce, pendant six semaines, faisant même une percée dans le Top 20 pop. Elvis prend alors Cash en première partie de sa tournée du Sud. Il lui demandera même de lui écrire une chanson et Cash lui pro­posera Get Rhythm. Mais Elvis quittant Sun pour RCA, Sam Philips voudra que Cash l'enregistre pour lui-même. Cash continue sur sa lancée et l'année 1957 est encore marquée par plusieurs hits, dont Give My Love to Rose (qu'il réenre­gistrera avec Rick Rubin). Il se produit pour la première fois au sacro-saint Grand Ole Opry, tout de noir vêtu alors que tous les autres artistes à l'affiche exhibent costumes flamboyants façon Nudie, avec paillettes et broderies. Cash devient The Man in Black ce jour même.

 

Avec Johnny Cash With His Hot and Blue Guitar qui atterrit dans les bacs en novembre 1957, Cash est le premier artiste Sun à sortir un album «longue durée». L'année suivante, la chanson Ballad of a Teenage Queen  lui donne son plus gros hit (numéro un pendant dix semaines), suivie de près par Guess Things Happen That Way, qui se classe aussi à la première place. Ce qui n'empêche pas les choses de se gâter avec Sun qui, malgré le succès de son poulain, lui refuse toujours l'album gospel dont il rêve et se montre peu disposé à augmenter ses royalties. ... Cash claque alors la porte et signe avec Columbia. Afin de se rapprocher de son nouveau label, il s'installe avec sa famille en Californie (ils y passeront les sept prochaines années). Fin 1958, le chanteur sort son premier single pour le label, All Over Again, qui atteint le Top 5. Mais c'est le second, Don't Take Your Guns to Town qui rafle véritablement la mise.

 

Pendant tout ce temps, Sun continue de sortir des singles et albums composés de maté­riel inédit que Cash avait «stocké» du temps de Memphis. Pour le plus grand bonheur des fans qui ont double ration d’homme en noir. En 1959, Columbia et Sun se tirent littéralement la bourre, classant respectivement I Got Stripes et Luther Played the Boogie dans les charts. Et enfin, cette même année, le fameux album gospel voit le jour: Hymns by Johnny Cash, album qui inaugurera une série d'albums-concept. Parmi ceux-ci, Songs Of Our Soil, regroupant des ballades folk américaines, fit une percée remarquée dans le Top 15 country. L'année suivante, les Tennessee Two deviennent les Tennessee Three, avec l'arrivée du batteur W.S. Holland. Bien qu'il conti­nue d'aligner les hits, Cash commence à payer le prix du rythme effréné de ses tournées et, surtout, de sa consommation crois­sante d'amphétamines. Il avait commencé à en prendre pour tenir la distance (presque 300 concerts par an en 1959), mais il est désormais en route pour une auto-destruction dans les règles. Les hits se font de plus en plus rares et en 1963, il emmé­nage seul à New York, laissant sa famille en Californie.

 

En 1965, il massacre les lumières de la scène du Grand Ole Opry sous prétexte que son pied de micro est défectueux. Puis il prend la Cadillac de June Carter -car il ,avait déjà plié toutes ses pro­pres voitures- pour l'emboutir dans un poteau électrique, se cas­sant le nez au passage. Coup de bol, le flic dépêché sur le lieu de l'accident n'est autre que Rip Nix, le second mari de June. Enfin, pour terminer l'année en beauté, il est arrêté à la fron­tière mexicaine avec 688 pilules de Dexedrine et 475 d'Equa­nils cachées dans son étui à guitare.

 

Heureusement, June Carter -héritière de la Carter Famiiy et femme de Carl Smith, l'un des camarades de débauche de Cash permet à Johnny de revenir, temporairement, au «top», grâce àla chanson qu'elle a écrite avec Merle Kilgore, Ring of Fire et qui squatte sept semaines durant le Top 20 pop. En 1966, alors mère de quatre filles, sa femme Vivian jette l'é­ponge et demande le divorce. Cash en profite pour s'installer avec son pote Waylon Jennings à Nashville et gober des pilules comme si c'était des smarties. June Carter, elle-même fraîche­ment divorcée de Carl Smith, arrive pile dans la vie de Cash pour le sauver de ses démons. Plus jeune, entre 1952 et 1953, June avait déjà essayé (en vain) d'aider Hank Williams à décrocher de la morphine et de l'alcool. Et elle a bien l'intention, cette fois, de réussir dans sa mission, d'autant plus qu'elle et Johnny sont désormais follement amoureux l'un de l'autre.

 

Par amour et fraîchement converti à un plus que fervent chris­tianisme, celui-ci prend l'engagement de se désintoxiquer. Enfin, juste après avoir enregistré un concert à la prison de Folsom, où il se produit littéralement chargé d'amphétamines. Pourtant, respectant sa promesse, une fois de retour à sa maison de Hen­dersonville, près de Nashville, il entreprend de se sevrer, seul, et s'enferme dans sa chambre. Quand il en sort, il est clean. Il épou­sera June quelques mois plus tard.

 

En 1968, sort donc Johnny Cash at Folsom Prison, qui restera comme l'album le plus populaire de Cash. Enregistré lors d'un concert donné dans l'enceinte du pénitencier immortalisé quelques années plus tôt dans la chanson Folsom Prison Blues, l'album grimpe aussitôt à la première place des charts country. À la fin de l'année, il est «disque d'or». Cash avait déjà joué dans diver­ses prisons depuis 1956, après qu'un détenu lui ait écrit pour lui demander de venir lui rendre visite. À l'époque, pour la popu­lation carcérale du pays, composée en partie d'anti-Vietnam et de fumeurs d'herbe, Folsom Prison Blues, trouve un fort écho. L'année suivante, Cash enchaîne avec Johnny Cash at San Quen­tin, un autre album enregistré live en prison auquel on doit la photo d'anthologie de Jim Marshall où Cash fait un joli doigt aux cameras de la télévision. Un disque qui lui donnera aussi le plus gros hit de sa carrière, avec A Boy Named Sue, qui se classe à la troisième place des charts pop.

 

Le vent en poupe, Cash est invité sur l'album country rock de Bob Dylan, Nashville Skyline, en 1969. Dylan retournera la faveur en participant au premier épisode du Johnny Cash Show, l'émission télé que le chanteur démarre sur la chaîne ABC. Ce show durera deux ans, de 1969 à 1971. Pas bête, Cash a vite mesuré l'importance de la télévision et l'impact qu'elle a auprès d'un public plus jeune.

 

Il marque notamment pas mal de points en interprétant live, le 14 mal 1971 (pour la première fois) la chanson The Man ln Black - Nick Cave confiera au moment d'enregistrer son duo avec Cash, avoir été profondément mar­qué par cette performance. Une réponse en chanson aux jour­nalistes qui le questionnaient depuis des années sur son code vestimentaire. «I wear the black for the poor and the beaten down, livin' in the hopeless, hungry side of town», y chante-t­il : une déclaration sans équivoque de compassion pour ceux qui souffrent.

 

Plus populaire que jamais, Cash se produit à la Maison Blan­che (la consécration pour tout artiste américain) devant le pré­sident Richard Nixon, joue ensuite aux côtés de Kirk Douglas dans The Gunfight, et fait l'objet d'un film-documentaire. Côté ventes de disques, tout va pour le mieux avec notamment les tit­res Sunday Morning Coming Down (écrit par son ami Kris Kristofferson) et Flesh and Blood, tous deux classés numéro un. Cash et Carter s'impliquent à cette époque beaucoup dans la vie sociale du pays, militant notamment pour les droits des amérindiens et dénonçant les conditions de vie dans les prisons américaines.

 

Au milieu des années 70, malgré quelques succès mineurs comme One Piece at a Time ou There Ain't No Good Chain Gang en duo avec Waylon Jennings, la présence de Cash dans les charts country commence à se faire rare. Man ln Black, son autobio­graphie, fait pourtant un peu l'évènement en 1975 lors de sa sortie, et le Country Music Hall Of Fame l'intronise, faisant de lui le membre le plus jeune. Mais rien ne semble pouvoir enrayer le déclin et les années 80 sont pour Cash impitoyables. Ventes de disques minables et conflit ouvert (du coup) avec sa maison de disques Columbia. Avec Carl Perkins et Jerry Lee Lewis, il tente de refaire le coup du Million Dollar Quartet et enregistre un album intitulé The Survivors ,en 1982. Mais c'est un succès très modeste. Et quelques années plus tard, l'autre tentative de super-groupe -The Highwaymen avec Cash, Waylon Jennings, Willie Nelson, and Kris Kristofferson- n'a pas plus de chance, Le music business de l'époque ne veut tout simplement pas enten­dre parler de ses artistes les plus âgés, alors quatre d'entre eux qui se mettent ensemble!

 

En 1986, Cash met un terme à sa col­laboration avec Columbia et signe avec Mercury Nashville. Pas vraiment l'idée du siècle, les deux parties étant en perpétuelle dispute concernant la direction artistique à prendre. Pour corser le tout, les radios country com­mencent à programmer davantage des artistes contemporains et bouder les vieux. Garth Brooks, oui. Cash, non. Les Highwaymen enregistrent néan­moins un second disque en 1992, qui connaît un succès un peu plus hono­rable que les autres disques de Cash sur Mercury. Le contrat avec Mercury se termine et la maison de disques ne cherche pas vraiment à prolonger.

 

C'est alors qu'arrive Rick Rubin. Producteur réputé de rap et de heavy-metal, patron de label ayant découvert Danzig, les Jayhawks, Black Crowes, Rubin approche Cash avec une attitude rappelant celle de Sam Phi­lips, quelque quarante ans plus tôt. Rubin n'a pas de plan mar­keting, il veut juste enregistrer Cash tel qu'il est: sa voix, sa guitare, ses chansons. Rien de plus. Rubin a vu en Cash cette beauté sombre, d'un homme à la fois solitaire et hanté. Et il s'emploie à la capter sur disque avec American Recordings, pre­mier album de Cash sur son nouveau label (ex-Def American), L'homme à la barbe va ainsi offrir à l'homme en noir son 68 come-back special. Ni plus ni moins. Retour aux racines avec un disque brut de décoffrage, totalement acoustique et composé d'un répertoire pour le moins inattendu: quelques chansons (plutôt obscures) de Cash et des reprises de Tom Waits, Nick Lowe, Leonard Cohen ou... Glenn Danzig.

 

L'album n'est pas un carton mondial, mais il a le mérite de remet­tre Cash sur la carte. Cette renaissance, qui annonce tout bon­nement une deuxième carrière, lui permet en outre de toucher un public rock plus jeune. L'année suivante, en 1995, Cash rem­pile quand même avec un troisième et ultime disque avec les H ighwaymen, The Road Goes on Forever. Puis, Unchained, deuxième opus avec Rubin et nouvelle collection de chansons piochées chez Beck, Spain et Soundgarden (!). Cette fois, Cash est accompagné par Tom Petty & ses Heartbreakers au com­plet, plus Marty Stuart ou Flea, le bassiste des Red Hot Chili Peppers. En 2000 sort American III : Solitary Man, probable­ment l'épisode le plus réussi de la série, notamment pour l'in­croyable relecture du Mersey Seat de Nick Cave.

 

Affaibli par une pneumonie, Cash fait régulièrement des séjours à l'hôpital. Mais il continue inlassablement d'enregistrer, depuis sa cabine dans les bois de Hendersonville, ses chansons pour les envoyer ensuite à Rubin à Los Angeles. Leur quatrième collabo­ration, American IV : The Man Comes Around, sort fin 2002 et rencontre un succès incomparable aux précédents. L'année suivante, la vidéo du titre Hurt (une reprise du groupe indus Nine Inch Nails) fait tellement de bruit -on y voit un Johnny Cash diminué et pourtant animé d'une flamme si vive- qu'elle est nominée, à la surprise générale, comme «vidéo de l'année» aux MTV Video Music Awards.

 

Malheureusement, peu de temps après, June, l'amour de sa vie, meurt, de complications consécutives à une opération du cœur. Le 15 mai 2003. Johnny s'en ira la rejoindre quatre mois plus tard, tirant sa révérence, à l'âge de 71 ans. C'est son ami de tou­jours, Kris Kristofferson, qui présidera les obsèques rendant hom­mage à ce pur héros de l'Amérique, cette légende de la musique du vingtième siècle que fut The Man ln Black. Pour l'occasion, Kristofferson était tout de noir vêtu.