1961-1965 : The Times They Are A-Changin'

 

«Je ne connaissais pas l'expression folk music avant d'arriver à New York. Ce n'est qu'une appellation. Je chante beaucoup de vieux airs de jazz, des chansons sentimentales de cow-boys, des trucs qui viennent des hit-parades. Les gens ont besoin de mettre un nom là-dessus, alors ils parlent de folk music. »

 

Dylan arrive à New York avec Fred Underhill le 24 janvier 1961, pendant une tempête de neige. Il se rend directement à Greenwich Village, La Mecque du folk. Il joue quelques morceaux au Café Wha ?, un de ces nombreux bars qui permettent aux chanteurs amateurs de jouer au pied levé puis de passer entre les tables pour quêter quelques pièces. Deux provinciaux sans le sou perdus dans la grande ville en plein blizzard: la scène est digne de Macadam Cow-boy, d'autant plus que les deux jeunes gens sont repérés par un homo­sexuel qui leur propose de les ramener chez lui. Ils déclinent l'invitation et passent leurs premières nuits dans le métro pour échapper au froid glacial.

 

Bob est venu à New York pour connaître la gloire, mais aussi et surtout pour rencontrer son maître: Woody Guthrie. Son vieux héros souffre de la chorée de Huntington, une maladie hérédi­taire, invalidante et dégénérescente. Il est soigné au Greystone Hospital, dans le New Jersey, ne sortant que le week-end pour se rendre chez des amis, les Gleason, des amateurs de folk installés près de l'hôpital. Le reste du temps, il est cloué au lit par la douleur, à peine capable de parler, accablé par des spasmes et des tremblements violents. Dès sa première semaine passée à New York, Bob réussit à voir Guthrie sans que l'on sache pré­cisément si la rencontre a lieu à l'hôpital ou chez les Gleason. Par la suite, il se rend souvent au chevet du malade et lui joue ses anciennes chansons, parfois même les plus obscures. Avec son look dépenaillé, son air à la fois décidé et gauche, il obtient les bonnes grâces des amis et de la famille de Guthrie, à com­mencer par son fils Arlo, futur chanteur folk lui aussi. Il dort sur les canapés des uns et des autres, quand il ne s'incruste pas chez une de ses nombreuses conquêtes.

 

Il écume les bars folk de Manhattan comme le célèbre Gerde's Folk City, à l'occasion de hootenanies, concerts impro­visés avec plusieurs participants, ou en assurant la première partie d'artistes connus, comme John Lee Hooker. Parfois, il accompagne à l'harmonica des chanteurs folk tels que Fred Neil, Dave Van Ronk et Ramblin' Jack Elliot. Il continue de forger sa légende en s'inventant une nouvelle adolescence: il a taillé la route avec un cirque ambulant, orphelin, il vient du Nouveau-Mexique, il a enregistré un disque, resté inédit, avec Gene Vincent à Nashville...

 

Il enregistre des chansons chez des amis ou lors de passages sur scène. Ces témoignages un peu frustes feront le bonheur des pirates quelques années plus tard... Mais, en 1961, ils ne suffisent pas à séduire les maisons de disques spécialisées dans le folk comme Folkways, Vanguard ou Elektra.

 

Il agace parfois le public avec son style misérabiliste. Les esprits chagrins lui reprochent ses intermèdes parlés qui n'en finissent pas et sa voix nasillarde. D'ailleurs, pour son premier passage en vedette, il n'attire qu'une cinquantaine de spectateurs. Pourtant les amateurs les plus pointus ne s'y trompent pas et discernent déjà un talent majeur. Parmi ses admirateurs se trouvent plusieurs personnes qui vont changer le cours de son existence. Robert Shelton, le très respecté critique musical du New York Times, va beaucoup l'aider en publiant un long article élogieux. Et puis il y a une femme... Le public de Greenwich Village n'est pas uniquement masculin. Parmi les fidèles de Bob figure une très jeune étudiante en beaux-arts, Suze Rotolo, elle a 17 ans et accompagne souvent une de ses amies amourachée du chan­teur à ses concerts. Bob tombe vite amoureux de Suze. C'est le début d'une idylle de trois ans, souvent tumultueuse, qui va lui inspirer quelques-unes de ses plus belles chansons d'amour. De plus, la grande sœur de Suze, Carla Rotolo, travaille pour le musicologue Alan Lomax spécialisé dans les musiques tradi­tionnelles. Elle a une imposante collection de disques. Bob va beaucoup y piocher pour étoffer son répertoire.

 

Enfin, il rencontre le producteur John Hammond. Ce dernier travaille pour les disques Columbia (CBS) et n'en est pas à sa première découverte: après avoir produit Billie Holiday, il a travaillé avec des géants comme Benny Goodman et Count Basie... Il repère Bob pendant la préparation du premier album de la chanteuse folk Carolyn Hester.

 

Subjugué par le naturel et le jeu d'harmonica du jeune musicien, il lui propose un contrat pour cinq albums. Le 20 novembre, Dylan rentre donc dans les studios Columbia. Son premier album est bouclé en deux séances de trois heures pour la modique somme de 402 dollars. Bob n'hésite pas à mélanger les genres, quitte à froisser les gardiens du temple:  Freight Train Blues est une composition du chanteur de coun­try'n'western Roy Acuff, Pretty Peggy 0 vient du folklore écossais.

 

Le blues est honoré avec See That My Grave Is Kept Clean de Blind Lemon Jefferson et ln My Time of Dyin' de Bukka White. Bob emprunte aussi à ses contemporains : l'arrangement de House of the Rising Sun doit beaucoup au chanteur Dave Van Ronk et il reprend Baby, Let Me Follow You Down, une chanson d'un jeune chanteur folk de Boston, Rick von Schmidt.

 

S'il s'écoutait, Bob ferait volontiers sienne une pratique cou­rante dans le folk depuis le temps des troubadours : il suffit de changer un vers ou une note de-ci de-là pour revendiquer la paternité d'une composition. C'est ainsi que Highway 51  accuse une ressemblance troublante avec le Wake up Little Susie des Everly Brothers. Parmi les rares morceaux originaux figure l'hommage au maître : Song to Woody, une chanson écrite à son arrivée à New York qu'il joue encore aujourd'hui sur scène, quarante ans après sa création. L'album intitulé Bob Dylan ne souffre finalement que de ses défauts de jeunesse, un peu trop hétéroclite, il trahit des influences encore trop mar­quées. À sa sortie, en mars 1962, il reçoit un accueil plutôt tiède et ses ventes ne dépassent pas 5000 exemplaires.

 

Autre déception pour Bob : Suze part début juin étudier l'his­toire de l'art à Pérouse en Italie. Elle refuse de vivre dans l'ombre de son compagnon charismatique. Sans doute veut-elle prendre un peu de recul pour faire le point. Elle est plus amoureuse que jamais, mais certains traits de caractère de Bob comme son pessimisme et son esprit négatif, lui déplaisent. Pendant cette séparation Dylan, malheureux, va se consacrer à l'écriture de morceaux originaux, dont quelques superbes romances. L'amour y est parfois courtois (Tomorrow Is a Long Time ), parfois mis à mal (Don't Think Twice It's Allright). Son style s'affirme aussi dans des chansons plus politiques : l'hymne pacifiste Blowin' in the Wind et A Hard Rain's A-Gonna Fall. Elles vont faire de lui, pour un moment, le champion du courant protest, un folk engagé dans les luttes politiques du début des années 1960: les droits civiques et le pacifisme. Ce mouvement a ses leaders: la chanteuse Joan Baez et le chanteur-banjoïste Pete Seeger. Tout semble rapprocher Bob de ce courant: la revue de gauche Broadside publie ses textes, et il choisit Albert Grossman pour impresario... Grossman est une personnalité connue dans le milieu du folk, déjà manager d'Odetta et cofondateur du festival de Newport, rendez-vous annuel de l'intelligentsia progressiste passionnée de musiques traditionnelles. Très vite, Dylan n'aura de cesse de refuser cette étiquette de protest singer qu'il juge par trop réductrice. Pour­tant, il a souvent une vision pénétrante des injustices et de la bêtise du monde. A Hard Rain's A-Gonna Fall, une de ses plus belles réussites, lui est inspirée par l'actualité d'alors : lacrise de la baie des Cochons, susceptible de déboucher sur un véritable Armageddon. " C'était une chanson de désespoir. Que pouvions-nous faire? Pouvions-nous contrôler des hommes qui étaient à deux doigts de nous volatiliser? Les mots me venaient vite, très vite. C'était une chanson de terreur. Vers après vers, j'essayais de restituer l'impression de néant." Cette longue chanson apocalyptique, mêlant lucidité politique et imagerie poétique digne d'un Lorca, a été écrite par un jeune homme de 21 ans!

 

Protest sangs ou romances, tous ces nouveaux morceaux sont destinés à un deuxième album censé effacer le semi-échec du premier. Cette fois, .les séances d'enregistrement, très espacées, s'étalent sur une année, à partir d'avril 1962. Dylan travaille sur une trentaine de morceaux, presque toujours seul, avec son har­monica et sa guitare acoustique, une grosse Gibson. Il est parfois rejoint par une rythmique discrète ou un pianiste. Curieusement, il a un retour de passion pour le rock'n'roll : après une tentative infructueuse de relecture de  That's Allright Mama, popularisée par Presley, il enregistre un rockabilly chao­tique, Mixed up Confusion, sorti en single, juste avant Noël 1962, dans la plus grande indifférence. Deux ans plus tard, son passage au rock électrique causera un scandale quasi planétaire! Exit le rock'n'roll donc pour l'instant.

 

En un an, le style évolue beaucoup. Il est d'abord centré sur le blues puis, au fil des séances, celui-ci s'efface derrière le folk engagé (Blowin' in the Wind, Masters of War, Oxford Town) et les chansons d'amour (Girl From the North Country, Don't Think Twice It's Allright). Freewheelin' sort en mai 1963. L'album a été pressé une première fois en avril, à des fins promotionnelles, avec une sélection légèrement différente.

 

Dylan a retardé sa commercialisation, car il voulait ajouter certains de ses nouveaux morceaux et aussi parce que les avo­cats de Columbia ont demandé le retrait de Talkin' John Birch Paranoid Blues : une chanson satirique dans laquelle il compare la John Birch Society, un groupe de pression ultra­conservateur, à Adolf Hitler. Ce premier pressage limité à 300 exemplaires s'échange maintenant pour la coquette somme de 25.000 dollars!

 

Depuis un moment, Grossman désapprouve les idées artisti­ques de John Hammond. Il réussit à imposer un nouveau pro­ducteur pour les titres supplémentaires. Il s'agit de Tom Wilson, un Noir qui vient du free jazz et qui a déjà produit Sun Ra et John Coltrane. Plus tard, il travaillera aussi avec Frank Zappa et le Velvet Underground, preuve de son ouverture musicale. Sur la pochette mythique de Freewheelin', on voit Bob et Suze marcher blottis l'un contre l'autre dans une rue enneigée de Greenwich Village, transis mais souriants. La photo n'est pas posée: Suze n'est pas un mannequin, Bob est débraillé. S'ils sourient c'est parce qu'ils viennent de se retrouver après neuf mois de séparation. Suze avait prolongé son séjour, au grand dam de son amoureux. Il avait alors décidé de partir la retrouver en décembre 1962. Il a fait une escale par Londres pour découvrir la scène folk anglaise. Avec son mépris des bienséances et sa morgue naturelle, il ne s'est pas fait que des amis tant ce petit milieu est traditionaliste et figé, bien plus encore que celui de Greenwich Village. Il a fini par s'envoler pour l'Italie, en janvier, pour découvrir que Suze était rentrée à New York entre-temps... Tout s'accélère dès les jours qui précèdent la sortie de Free­wheelin'. Il quitte le plateau télé du très populaire Ed Sullivan Show parce qu'on lui a demandé de chanter une autre chanson que  Talkin' John Birch Paranoid Blues. Il rencontre Joan Baez avec qui il interprète une de ses nouvelles compositions, With God on Our Side, au festival de Monterey. Blowin' in the Wind sort en single et va devenir son premier grand succès populaire, grâce à la version enregistrée par Peter, Paul & Mary, un gentil trio folk managé par Albert Grossman. Dylan le chante avec eux, Joan Baez et les Freedom Singers au festival de folk de Newport le 26 juillet 1963. Cette musique est devenue une forme d'expression à la fois branchée et populaire et un gamin, avec des jeans d'ouvrier et les cheveux en bataille, va s'imposer comme sa première vraie vedette.

 

Face à tant d'agitation, Bob tente de prendre un peu de recul pour se retrouver seul avec Suze. Ils partent en vacances dans la bourgade de Woodstock, aux environs de New York. C'est Grossman qui lui a fait découvrir et aimer cette paisible com­munauté d'artistes coupée du monde. Le même été cependant, il suit Joan Baez, la reine du folk, en tournée. Elle l'invite régulièrement à venir chanter avec elle sur scène. Elle est très populaire et a décidé de lui mettre le pied à l'étrier. Bob n'est sans doute pas insensible à tant de générosité, ni d'ailleurs au charme de celle qu'il va appeler « la plus jolie des bohémien­nes ». Leur amitié se transforme rapidement en liaison amou­reuse clandestine.

 

Dans le sillage de sa reine secrète, Bob est de plus en plus impliqué dans la lutte pour les droits civiques, il participe à des meetings politiques. Il interprète un de ses brûlots, Only a Pawn in Their Game, lors de la grande manifestation de Was­hington sous l'égide du pasteur Martin Luther King. Il garde néanmoins cette indépendance d'esprit qui lui joue des tours en bien des occasions. Ainsi, lorsqu'il reçoit le prix Tom Paine pour sa participation à l'avancée des droits civiques en décembre 1963, quelques semaines à peine après l'assassinat du président Kennedy, il dit pouvoir comprendre certaines des raisons qui ont motivé son assassin présumé Lee Harvey Oswald. Ses propos font scandale. De nombreux membres bienfaiteurs décident de suspendre leurs dons. Bob propose bien d'organiser un concert pour rattraper le manque à gagner, mais son offre est déclinée... Musicalement, il est de plus en plus productif.

 

Il est vrai que ses enregistrements ne nécessitent pas une débauche de produc­tion et, à l'époque, il n'est pas rare de publier deux, voire trois albums la même année. The Times They're A-Changin' sort le 13 janvier 1964, il a été enregistré en huit séances entre août et octobre 1963.

 

On y trouve encore beaucoup de protest sangs comme la bouleversante The Lonesome Death of Hattie Car­roll sur l'assassinat d'une femme noire, mère de onze enfants, par un notable de Baltimore (un texte engagé, mais tout en subtilité; jamais il n'y est dit que Hattie Carroll était noire et pourtant il est impossible de l'ignorer).

 

The Times They're A-Changin, avec sa tirade antiadultes, et With God on Our Side, qui raille l'élasticité de la morale chrétienne du pouvoir blanc, sont autant de gifles pour les conservateurs. Les deux romances de l'album sont les chants désespérés d'un amoureux qui se lamente loin de sa maîtresse, évidemment inspirés par le séjour de Suze en Italie. Il s'agit des superbes Boots of Spanish Leather et One Too Many Momings, dans laquelle il résume parfaite­ment la cause de tout dilemme amoureux: "Tu as raison de ton côté, j'ai raison du mien."

 

Sous la pression de son manager, et sans doute pour ressus­citer le style de vie d'un Guthrie ou d'un Kerouac, Dylan accepte toutes les propositions de concerts. À l'occasion, il traverse le pays en voiture avec quelques amis dont un certain Victor Maymudes, qui, jusqu'à une fâcherie en 1997, l'accom­pagnera régulièrement sur les routes. Il donne de nombreuses interviews, participe à des émissions de télévision et de radio, sans s'économiser.

 

Du côté de sa vie amoureuse, il y a de la simplification radicale dans l'air. Il se sépare de Suze en mars 1964. Elle est lasse des disputes entre Bob et sa sœur Carla. Elle trouve la célébrité de son petit ami de plus en plus encombrante et n'ignore pas ses infidélités répétées. Dylan enregistrera bientôt une chanson pour donner sa version de la rupture,  Ballad in Plain D. Il recon­naîtra plus tard que, s'il pouvait effacer une seule de toutes de ses créations, ce serait bien celle-là. Au mois de mai, il part donner quelques concerts et faire de la promotion en Angleterre où il commence à devenir célèbre. Dans la foulée, il passe quelques jours en touriste à Paris. Là, il sympathise avec un de ses rares admirateurs français, Hugues Aufray, qu'il a déjà croisé à New York. Aufray a chanté en français  Don't Think Twice It's Allright sous le titre de  N'y pense plus, tout est bien. L'expérience n'en restera pas là puisque, en 1965, sortira un disque intitulé Aufray chante Dylan. C'est à Paris également qu'il rencontre une jeune actrice alle­mande, Nico, future chanteuse du Velvet Underground, à qui il fera don, plus tard, de  I'll Keep It with Mine pour son premier album solo.

 

De retour à New York, il renoue avec les bonnes habitudes et enregistre seul une série de morceaux dans la nuit du 9 juin! Peu de protest songs cette fois, des chansons plus personnelles où se côtoient autoanalyse (My Back Pages), amour amer (It Ain't Me Babe, I Don't Believe You) et pochades burlesques (All I Really Want to Do  et  Motorpsycho Night­mare).

 

L'album, judicieusement intitulé Another Side of Bob Dylan, sort le 8 août 1964 et ne séduit guère les amateurs de folk pur et dur : ils reprochent au chanteur de se pencher un peu trop sur son nombril de star et de négliger les opprimés. Dylan lui­même semble las de son statut de champion de la protest song, il céderait volontiers sa place aux nouveaux arrivants qui prennent exemple sur lui comme Phil Ochs. Ce chanteur folk très politisé est devenu son ami.

 

Il est le premier à avoir été qualifié de "nou­veau Dylan", une étiquette gênante qu'on va coller sur le dos de pléthore de song-writers: Donovan, Elliott Murphy, Bruce Springsteen, Tracy Chapman et quelques milliers d'autres... Bob, lui, déclare à qui veut l'entendre qu'il travaille sur une pièce et un roman. Les poèmes publiés sur les pochettes de ses albums sont de plus en plus complexes pour ne pas dire abscons: il y est question de Françoise Hardy et du romancier Henry Miller, mais les noms des maîtres d'hier n'y ont plus leur place. Il se cherche musicalement. En fait, il vient d'enregistrer son dernier album en solo. Il prête une oreille attentive aux groupes anglais qui ont envahi les ondes américaines dans le sillage des Beatles : "Je préfère écouter Jimmy Reed, Howlin' Wolf, les Beatles ou encore Françoise Hardy plutôt qu'un protest singer, bien que je ne les connaisse pas tous. Je ne vais pas tomber en pâmoison chaque fois que j'entends le mot bombe." Il rencontre d'ailleurs les Beatles dans un hôtel de New York, le 28 août 1964, où, selon la légende, il leur fait découvrir la marijuana. L'influence de Dylan sur les Beatles, sur Lennon surtout, va devenir de plus en plus nette. Leurs paroles vont s'éloigner de la naïveté désarmante de leurs premiers tubes comme  I Want to Hold Your Hand ou From Me to You. Mais au-delà même des Beatles, c'est tout le rock anglais qui, en retour, va influencer Dylan. Le public folk l'ignore encore, mais plus pour très longtemps.