Genesis
A la fin des années 60, suite à la fusion entre The Anon
et The Garden Wall, deux groupes d'étudiants, c'est tout d'abord sous
influence et contre leur gré que Tony Banks (piano), Mike Rutherford
(basse), Peter Gabriel (chant et percussions), Anthony Philips
(guitares) et Chris Stewart (batterie) jouent et composent ensemble. En
effet, ces jeunes garçons ont pour la plupart moins de vingt ans et sont
victimes de leur naïveté juvénile en accordant leur confiance à Jonathan King,
un aîné de Charterhouse, la grande école religieuse qu'ils fréquentent.
Trespass |
Nursery Cryme |
Foxtrot |
Selling England ... |
The lamb lies down... |
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1970 LP |
1971 LP |
1972 LP |
1973 LP |
1974 LP |
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Sous la houlette de King, les jeunes musiciens sortent un
album très pop, From Genesis to Revelation avec John Silver à la batterie qui remplaçait Chris
Stewart (devenu exploitant agricole) et décident d'un nom : après de
multiples propositions comme The Champagne Meadow suggérée par Anthony
Phillips, ce sera Genesis, toujours sur les conseils de Jonathan King.
Faute de promotion sérieuse, l'album passe inaperçu et attérit dans les bacs de
musique religieuse. Les galères continuent pour le groupe qui travaille
d'arrache-pied, s'enferme dans la maison d'un ami, Richard Macphail, joue de
bars d'universités en fêtes locales sans évidemment attirer l'attention du
public, peu préoccupé par ce qui se passe sur scène. John Silver s'oriente vers
une université américaine. Le batteur remplaçant se nomme John Mayhew.
Un contrat décroché avec Tony Stratton-Smith leur ouvre les portes du célèbre
label Charisma, très orienté nouvelles tendances et leur permet de
publier en 1970 leur premier véritable album, Trespass, dans lequel Genesis délivre un style musical très anglais
mais fortement teinté de classicisme au travers de longues et savantes
structures élaborées qui n'ont rien de bien commercial. Aux yeux des médias peu
convaincus, Genesis n'est qu'un énième groupe britannique dans la lignée
des King Crimson et E.L.P.
A trick of the trail |
Wind & wuthering |
And then they were
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1975 LP |
1976 LP |
1978 LP |
S'ensuit une tournée du Charisma Show avec Lindisfarne
et Van Der Graaf. Le succès est très limité pour Genesis qui connaît sa première
véritable crise qui aurait pu lui être fatale. Anthony Philips, le principal
compositeur qui s'était imposé en leader (les autres membres étaient beaucoup
trop introvertis) est victime d'angoisses insurmontables en tournée, il quitte
le groupe sur avis médical. Mick Barnard lui succèdera provisoirement pour les
derniers concerts. La tournée achevée, Genesis est désormais réduit à 3
personnes suite au départ de John Mayhew qui ne réussit pas à s'intégrer. Le
groupe se remet au travail en vue d'un autre album et recrute sur annonce Steve
Hackett, un guitariste "à la recherche de musiciens réceptifs pour
lutter contre les formes musicales stagnantes", et un batteur de génie en
la personne de Phil Collins, préférant Genesis à Yes, dont
il était un grand fan !
L'album Nursery cryme leur ouvre les
portes du succès en Italie. Les Italiens ont toujours voué un culte à la
musique anglaise et particulièrement au rock progressif dont Genesis s'avère un
éminent représentant. Ailleurs le public les boude encore... Provisoirement car
si le style scénique théâtral adopté par Peter Gabriel avec ses déguisements
n'est pas vraiment du goût des autres musiciens, et particulièrement pas de son
grand ami Tony Banks, il finit par attirer toute l'attention, entre autres au
Québec. Genesis sur scène : c'est du spectacle garanti !
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Steve Hackett, Peter Gabriel, Mike Rutherford, Phil Collins,Tony Banks |
Foxtrot, qui paraît en 1972, va être le véritable aboutissement d'une
trilogie. Genesis fait preuve d'une maturité plus prononcée dans ses
compositions qui se font très malicieuses et ironiques, tout en gardant cet
aspect fantastique et théâtral. Le son est beaucoup plus maîtrisé, plus limpide
et plus puissant que sur les albums précédents. On trouve le superbe chef
d'oeuvre qu'est Supper's ready ainsi que d'autres joyaux qui se nomment Watcher of the skies et Can utility and the coastliners. De
plus, l'ensemble ne souffre pas vraiment de cette trentaine d'année qui s'est
écoulée ! L'ampleur du groupe ne cesse de croître mais surtout au travers du
jeu scénique de Peter Gabriel de plus en plus ahurissant. "L'ange
Gabriel" comme on le surnomme alors revêt des costumes extravagants à tel
point que le groupe se demande s'il ne va pas trop loin. Aux yeux des médias et
du public, Peter Gabriel est Genesis. Les autres musiciens, certes un peu
effacés, se voient immanquablement et malgré eux, relégués au second plan. Les
tournées s'allongent... Le spectacle tourne donc de plus en plus autour de
Peter Gabriel et connaît son apogée sur les tournées 1973 et 1974.
C'est l'époque de The lamb lies down on Broadway,
véritable comédie musicale admirable, déroutante aussi bien dans le fond que
dans la forme. Ce double album complètement fou et admirable, constitue un
véritable aboutissement de tout ce qu'a pu délivrer Genesis depuis les débuts,
racontant les aventures de Rael, jeune Portoricain débarqué à New York, qui se
font riches en émotions fortes, illustrés par des morceaux intenses comme The lamia et autres Anyway ou Liliwhite Lilith. Les passages
instrumentaux répondent présents et surtout très inspirés. D'autres chansons
construites sur le mode couplet-refrain offrent de superbes mélodies plus
accessibles, à l'image du morceau-titre ou du langoureux Carpet crawlers (on oubliera bien vite Counting out time). Même s'il mériterait un
bon lifting, sa richesse musicale et lyrique font vite oublier le temps qui a
passé.
Le public, les médias et
les membres eux-mêmes remettent alors en cause et en doute l'avenir de Genesis.
Et c'est soudain du plus affecté par le départ de Peter Gabriel, son
grand ami depuis l'école, que semble tout à coup dépendre la suite des
événements : Tony Banks contrôle entièrement le groupe, épaulé par Mike
Rutherford, et c'est Phil Collins qui prend le micro. A trick of the tail jouit
d'une production superbe, et de compositions soignées à l'extrême telles Mad man Moon ou le gracieux Ripples qui font s'incliner
devant le jeu pianistique de Tony Banks. Dance on a
volcano et Robbery assault and battery
perpétuent à merveille le côté plus complexe de Genesis. C'est sans conteste un
album des plus réussis et relativement accessible dès la première écoute : on
se laisse littéralement emporter par ces petites histoires fantastiques,
illustrées par une musique totalement ensorcelante comme le bel Entangled, remarquable de
délicatesse.
Cela ne fait pas les affaires de Steve Hackett, qui
fourmille pourtant d'idées, mais que le groupe, totalement derrière Tony Banks,
rejette en majorité. Tout semble néanmoins facile sauf trouver une voix pour
chanter ces petites histoires victoriennes avec lesquelles l'album renoue. Car
si le très talentueux Mike Strickland semble le mieux répondre aux
exigences du groupe, sa prestation sur le titre Squonk s'avère nettement inférieure à celle de Phil Collins qui s'y
est essayé sur les conseils de son épouse. Le batteur qui secondait jusqu'alors
Peter Gabriel devient aussi chanteur du groupe, à la stupeur générale du
public. Si son timbre de voix possède quelques similitudes étonnantes avec
celui de Gabriel, il est néanmoins bien plus précis et plus doux.
Genesis recrute Bill Bruford, ex batteur de Yes et
de King Crimson pour la scène. En concert désormais, Phil Collins ne
rejoint ses fûts que sur les passages instrumentaux. La formule à deux batteurs
injecte une sacrée dose de puissance aux morceaux concernés et se révèle
propice à d'époustouflants duos de batteries !
Fin
1976, l'album Wind and Wuthering,c'est la première fois (et la dernière) que le groupe publie
deux albums studio à intervalle si rapprochée. Une véritable tempête Tony Banks
se déchaîne et Steve Hackett résiste du mieux qu'il peut. Sa guitare plane au
dessus de cet album, sans doute le plus romantique du groupe. Des atmosphères
nostalgiques se répandent comme de la brume, au travers de compositions
complexes tel One for the vine, d'envolées instrumentales majestueuses comme dans In that quiet Earth ou Wot gorilla, fortement teintées de classicisme,
qui pénètrent littéralement l'auditeur aussi sensuellement qu'une brise
rafraîchissante. Tel l'automne qui revient chaque année, l'album déchaîne les éléments entre des périodes de
grande douceur ensoleillée.
En dépit de relations tendues avec le leader créatif, c'est
aussi le disque le plus marqué par Steve Hackett. La tournée qui
s'ensuit connaît une apothéose populaire lors de l'étape parisienne dont les
enregistrements fourniront la base de Seconds
out, deuxième album live du groupe
qui trouve en l'Américain Chester Thompson, un solide remplaçant à Bill
Bruford, engagé dans U.K.
Steve Hackett (debout à droite) ne semble pas regarder dans
la même direction que Mike Rutherford, Tony Banks et Phil Collins
Les frustrations deviennent trop lourdes pour Steve Hackett
qui, presque dans l'indifférence, abandonne Genesis en 1977, pour se consacrer
uniquement à sa carrière solo, brillamment entamée deux ans auparavant.
L'histoire semble se répéter : Peter Gabriel était parti après
avoir donné beaucoup de lui sur The lamb
lies down on Broadway, Steve Hackett s'en va
après avoir offert sa meilleure contribution sur Wind and Wuthering. La
décision discutable de ne pas le remplacer au sein du noyau créateur, provoque
directement l'album And then there were three au titre explicite, annonciateur d'une nouvelle phase
musicale. Ils ne sont plus que trois à officier dans la création depuis le
départ de Steve Hackett, comme l'indique le titre inspiré d'une comptine
anglaise.
Le son en est totalement bouleversé et gagne en puissance
d'une manière générale. Les mélodies se condensent mais les chansons sont plus
nombreuses que sur les 2 prédécesseurs : 11 dans lesquelles Phil Collins
s'investit plus et sa voix se fait plus rageuse.
Tony Banks s'embarque un peu moins dans les envolées, mais
les rares qu'il délivre sont d'une somptuosité irrésistible, à tel point qu'on
en vient à regretter qu'elles ne soient plus longues, comme sur Down and out ou Burning rope. Cet album est donc un
agréable recueil de chansons d'un Genesis, très porté sur la mélodie,
dans une période très difficile pour le rock progressif, draine un public
beaucoup plus large et devient disque de platine, une première dans l'histoire
de Genesis. Le groupe effectue une tournée marathon en 1978, qui est un vrai
baptême du feu pour Daryl Stuermer, alors nommé "meilleur
guitariste américain", venu combler de sa virtuosité le vide laissé par
Steve Hackett.
Alors que la vague punk a déferlé sur le monde musical, le
groupe négocie plutôt bien le virage des années 80 au travers de Duke, un superbe album de
transition, sorte de confrontation de styles : le Genesis façon Tony Banks
côtoie avec une puissance inédite le Genesis plus FM, davantage influencé par
Phil Collins. Le batteur-chanteur trouve en effet dans l'écriture une thérapie
à ses problèmes conjugaux et familiaux et démarre une carrière solo
parallèle... Tout comme Mike Rutherford et Tony Banks d'ailleurs quelques mois
plus tôt qui avaient respectivement sorti Smallcreep's
day et A curious feeling :
des albums très marqués par Genesis, qui démontrent, si besoin était, que les
deux musiciens forment constamment le centre nerveux du groupe.
En 1981, Genesis dispose désormais de moyens financiers qui
leur permettent de construire leur propre studio, The Farm, en plein
coeur du Surrey (région d'Angleterre), afin de laisser libre cours à leur
créativité, et de s'épargner donc les contraintes de locations. Pourtant, cette
même année, Banks, Collins et Rutherford déçoivent leurs admirateurs fidèles...
Pour en gagner un nombre impressionnant avec Abacab, un album dans lequel on reconnaît difficilement le groupe.
Les fans manifestent leur mécontentement de manière parfois abusive allant
jusqu'à signer des pétitions demandant au groupe de changer de nom. L'album
séduit considérablement le public américain qui avait toujours plus ou moins
boudé Genesis dans les années 70.
Les années 80 marquent la période FM de Genesis, boosté il
est vrai, par la fulgurante carrière solo de Phil Collins. Très souvent le
public confond honteusement Collins et son déjà vieux groupe sur lequel son
influence se fait omniprésente, tant sur le son général que l'écriture. Si
depuis les années 70, chaque album se vendait mieux que le précédent, là, les
records de vente explosent ! Les concerts ne se tiennent plus que dans des
grandes salles ou dans des immenses stades. Genesis joue régulièrement devant
des dizaines ou des centaines de milliers de spectateurs.
Depuis l'époque avec Peter Gabriel, le groupe s'est forgé une
réputation scénique qu'il a toujours perpétué. Sur la tournée 1978, Genesis
utilise des miroirs rotatifs qui donnent des effets saisissants. Au début des
années 80, ils sont les premiers à exploiter la technologie Varilite : des
rampes de lumières animées qui prennent des formes et des couleurs variées,
pouvant ainsi représenter, par exemple, des couchers de soleil. A partir de
1986, ils inaugurent aussi un système d'écrans géants, les Jumbotrons, qui
permet de diffuser des animations impressionnantes, mais aussi de projeter des
images de la scène et des musiciens... Pour les spectateurs installés trop loin
! Tous ces effets mêlés contribuent sans mal à accroître l'intensité du
spectacle.
Outre les hits singles qui ne représentent que le tiers de ses
compositions, Genesis perpétue sa tradition plus progressive au travers de
morceaux fort honorables sur les albums Genesis et Invisible touch. Malheureusement, cet aspect passe au second plan pour le grand
public qui ne voit en Genesis que l'autre groupe de Phil Collins ou pire son
nouveau groupe. La tendance est confirmée en 1991 avec We can't dance, le
best-seller de tous les temps.
Si comme aiment à le prétendre les membres, leurs carrière
solos ont accentué le plaisir de se retrouver pour Genesis, il faut bien voir
que le groupe en a quelque peu subi des conséquences. Positives comme en 1986
lorsque les charts américains accueillaient simultanément Invisible touch, le So de Peter Gabriel, le No jacket required de
Phil Collins, le premier album de Mike and the Mechanics, mais aussi le G.T.R. de Steve Hackett. Seul
Tony Banks reste quasiment dans l'anonymat, et ce en dépit d'excellents albums,
dans lesquels participent des musiciens de renom comme Fish (Marillion)
ou Nick Kershaw.
Les carrières solos ont souvent reporté mais jamais remis en
cause le travail de Genesis, donc. Cependant, très absorbé par ses projets
extérieurs et par sa vie privée qui a volé plusieurs fois en éclats, Phil
Collins se sent de plus en plus étranger à la musique de Genesis. Alors qu'il
prépare un nouvel album solo très intimiste en 1993, Genesis doit jouer en
concert privé ce qui représente plus une corvée qu'un plaisir à ses yeux. Fin
1995, il décide de quitter le groupe quasiment 25 ans après y être entré. Son
départ ne sera annoncé par communiqué qu'en 1996 dans lequel Genesis déclare
qu'il doit trouver un remplaçant à Peter Gabriel !
Tony Banks et Mike Rutherford se serrent les coudes et font
donc une nouvelle tentative, enfermés à The Farm. Ils suivent la méthode
pleinement inaugurée par l'album Genesis et composent donc exclusivement à
partir d'improvisations. L'inspiration vient en abondance et démontre que
Genesis entre dans une nouvelle ère de son existence : la musique est beaucoup
plus dense, plus sombre, plus rock. Le recrutement pour remplacer Phil Collins
tourne à l'avantage de Ray Wilson, l'ex chanteur de Stilskin. Sa voix est
chaude, profonde, éraillée juste ce qu'il faut, et se rapproche assez de celle
de Peter Gabriel. Chester Thompson souhaitant prendre du recul par rapport à la
scène, Genesis engage l'Israélien Nir Zydkhiau et Nick d'Virgillo, batteur de
Spock's Beard, ainsi que le guitariste des Corrs, Anthony Drennan, pour
remplacer Daryl Stuermer, qui a suivi Phil Collins.
Banks/Collins/Rutherford, plus qu'un trio, une signature qui
aura apporté beaucoup en 15 ans, autant à ses admirateurs qu'à ses auteurs. Le
"nom du milieu", qui aura saturé la bande FM de sa voix, s'est effacé
dans les années 90... Juste pour réapparaître dans les années 2000 ?
En
strict terme de popularité, l'absence de Phil Collins ne joue pas en la faveur
de Calling all stations, l'album du renouveau, qui paraît enfin en août 1997. Si le
succès est au rendez-vous en Europe, le disque passe presque inaperçu en
Amérique du Nord, en raison surtout du désintérêt des radios pour un Genesis
sans Phil Collins.
Le management commet une erreur monumentale en annulant tous les
concerts aux Etats-Unis alors que le groupe pouvait se produire sans aucun
dommage dans des villes comme New-York ou Los Angeles, prouvant aux américains
qu'il pouvait encore parfaitement exister sans sa "vedette"
internationale.
D'une manière générale les concerts européens de 1998 ont
littéralement enthousiasmé les fans du groupe qui sont pour la plupart tombés
sous le charme de la prestation chaleureuse de Ray Wilson.
Genesis aura une nouvelle fois laissé éclater sa puissance
live et son professionnalisme devant des admirateurs très réceptifs. Si Tony
Banks avait l'intention de refaire un album de Genesis dès que possible, il
s'est heurté à l'hostilité de Mike Rutherford et de Ray Wilson qui avaient
d'autres projets en tête, dont un nouveau Mike And The Mechanics.
L'année 2000 est marquée par le doute. Les propos des
intéressés laissent entrevoir la fin de l'aventure Genesis, ou du moins, et
c'est ce qu'il y a de plus regrettable finalement, la fin de l'aventure avec
Ray Wilson. Ils craignent inexplicablement la déroute populaire, et ce en dépit
du succès rencontré par les deux coffrets Archive
67-75 et Archive 2, et par la compilation Turn it on again. Ces
dernières productions qui ont impliqué toute la famille Genesis au grand
complet, le tout ajouté à certains propos de Phil Collins qui semble de plus en
plus intéressé par rejoindre ses deux amis Tony et Mike, ont attisé les rumeurs
d'une reformation du groupe avec ses anciens membres. Sans cesse interrogés sur
le sujet, Tony Banks et Mike Rutherford répondent sans cesse également, par une
sorte de fausse ignorance, que rien n'est prévu mais que tout reste peut être
possible. De tels propos un brin défaitistes et ambigus, prennent l'allure
d'une stratégie commerciale qui fonctionne à merveille pour Pink Floyd.
Pourquoi pas pour Genesis ?
Puisque rien ne semble empêcher Tony Banks d'écrire et de
jouer de la musique. Et puisqu'il aime que son travail soit, selon ses propos,
"naturellement écouté par le plus grand nombre de gens" : le meilleur
impact ne se nommerait-il pas "Genesis" ?