Ben Harper
Né Benjamin Chase Harper
le 28 octobre 1969 à Claremont, en Californie, il est un spécimen du
melting-pot américain. Sa grand-mère paternelle est moitié indienne Cherokee, moitié
noire et pratique le vaudou dans les quartiers pauvres de Watts. Côté maternel,
Ben trouve ses racines en Europe de l’Est, dans la Lituanie du dix-neuvième
siècle. Un véritable puzzle qu’il tente encore de reconstruire, cherchant dans
la musique une réponse au mystère de l’histoire.
La musique, il
l’apprend très jeune, dès l’âge de trois ans en grattant sur la guitare
d’Ellen, sa mère. Son père Léonard, luthier, joue aussi des percussions, et
c’est en famille que les Harper chantent. A sept ans, Benjamin reçoit sa
première guitare et continue de mettre en musique ses pensées et sa vie. Comme
si la musique était pour lui un second langage, dès sa naissance. D’ailleurs
ses grands-parents tiennent un magasin d’instruments de musique dans lequel le
petit Ben passe ses journées. Le contact avec le bois et les cordes, sensuel,
charnel, agit sur lui comme une drogue.
Il commence alors à
travailler dans l’atelier de restauration. Il répare, bricole, construit et
joue sur des centaines de guitares. Sa relation avec la musique devient
passionnelle. C’est dans cette boutique familiale que Ben fait la connaissance
de JP Plunier, producteur français en rapport avec Virgin Records. Subjugué par
le talent du jeune homme, il l’encourage à aller plus loin.
A seize ans, première
prestation scénique au Brayer’s Cafe de Fontana, Californie. Puis il intègre
deux ou trois formations musicales dans lesquelles il prête son talent
d’instrumentiste, avant de se lancer seul dans la carrière. Bien sûr, ses
premières prestations se font dans les cafés, devant quelques clients attablés.
Bien sûr, il ne gagne pas sa vie avec les quelques dollars amassés chaque soir.
Bien sûr, ses quelques compositions ne sont pas encore abouties. Mais il joue
en public, et son rêve s’exauce enfin.
En 1992, en
compagnie d'un ami guitariste, Tom Freund, il enregistre un premier LP, Pleasure and
Pain. Ce disque attire l'attention des producteurs, ce qui l'amène à
signer un contrat avec Virgin Records pour sortir son premier véritable album Welcome to the Cruel World qui reçoit un accueil
très favorable. En 1995, il enchaîne avec l'album Fight
for your Mind plus mature et plus engagé politiquement.
Le grand public le
découvre vraiment en 1997 après la sortie de son troisième opus The Will to Live. C'est également la révélation
du groupe qui l'accompagne : The Innocent Criminals, composé de Juan
Nelson à la basse, Leon Mobley aux percussions et Oliver Charles
à la batterie alors que Ben Harper assure le chant et la guitare.
Durant les années
suivantes, Ben Harper et The Innocent Criminals engagent une tournée mondiale
et de nombreuses collaborations notamment avec R.E.M., Pearl Jam,
Radiohead ou John Lee Hooker. Parallèlement à cela, les membres
du groupe changent avec les arrivées de Dean Butterworth à la batterie
et de David Leach aux percussions. 1999 voit la sortie de Burn to
Shine, dont les titres Steal My Kisses et Suzie Blue rencontrent un grand succès. Peu de temps
après, l'album live Live from Mars
enregistré lors de la tournée avec le groupe Dave Matthews Band reçoit
une très bonne critique. Au Santa Barbara Bowl, Ben Harper rencontre Jack
Johnson. Ce dernier est encore inconnu du grand public, mais Ben Harper
obtient de lui une démo de 12 chansons, qu'il transmettra à son producteur, J.P
Plunier, avec qui Jack Johnson enregistra finalement son premier album.
Diamonds
on the Inside, sortie en 2003, apporte une diversification
musicale puisque Ben Harper s'approche du reggae et du funk, avec la
collaboration sur deux titres de Al Anderson et de Ladysmith Black
Mambazo. Ce disque marque aussi le retour de la formation qui enregistra Fight for your Mind puisque Oliver Charles
et Leon Mobley réintègrent le groupe et ni Dean Butterworth ni David
Leach ne sont présents sur cet album. Il s'agit du premier album produit
par Ben Harper alors que les quatre premiers l'ont été par l'ami de Ben, J.P
Plunier. Bizarrement, alors que les Innocent Criminals enregistrent un
album avec Ben Harper pour la quatrième fois, ils n'apparaissent pas dans le
nom de l'album où seul le nom de Ben Harper figure, alors qu'ils le furent pour
l'album précédent. La sortie de cet album est suivie d'une tournée mondiale,
lors de laquelle les Innocent Criminals s'enrichissent pour la première
fois d'un claviériste, Jason Yates, et d'un second guitariste, Marc
Ford, (ancien membre des Black Crowes) qui succède à Nicki P., qui était
apparu très brièvement sur scène avec le groupe lors des concerts qui précédèrent
la tournée.
Plus récemment,
Ben Harper a collaboré avec The Blind Boys of Alabama pour sortir There Will Be a Light un album très orienté
vers le gospel. Cet album sort alors que les Blind Boys sont déjà apparus
quelques fois sur scène par le passé avec Ben Harper et les Innocent Criminals
pour revisiter quelques-unes de leurs chansons dans un style plus gospel. À
l'origine, le projet consistait en une collaboration de Ben Harper et des
Innocent Criminals sur certaines chansons du futur album des Blind Boys of
Alabama.
Mais avec l'ambiance qui
se dégagea de cette collaboration, ils décidèrent d'enregistrer un album
complet, sous le nom de Ben Harper. Une nouvelle fois cet album est enregistré
avec les Innocent Criminals, mais enrichi pour l'occasion par les Blind Boys of
Alabama qui chantent les harmonies.
Sorti en 2006, Both Sides of the Gun comprend 18 titres,
répartis sur 2 disques : un premier de ballades et un second funk/seventies.
Sur le premier disque, figurent notamment la ballade Picture in a Frame et le
très romantique Happily Ever After in Your Eyes (une chanson dont Ben Harper
espère qu'elle devienne un jour "la chanson de mariage ultime"). Sur
le second disque, figurent notamment Both Sides of the
Gun et Black Rain (écrite en septembre
2005 après le passage du cyclone Katrina). L’album fut entièrement produit par
Ben Harper. Lorsqu'il ne joue pas de tous les instruments, il est entouré par
ses musiciens habituels, the Innocent Criminals (Juan Nelson, Leon
Mobley, Oliver Charles, Jason Yates, Michael Ward). On retrouve aussi quelques
musiciens jazz de Los Angeles. Immédiatement après les neuf mois de tournée
consacrée à l’album, Ben Harper et les Innocent Criminals se sont dirigés vers
un studio parisien, le studio Gang, pour enregistrer Lifeline, en sept jours, sur un magnéto de seize pistes
analogique. Fin 2008, il annonce sa séparation avec son groupe, les Innocent
Criminals, pour former un nouveau groupe, les Relentless7, au style plus
rock. Le premier album, White Lies for Dark Times,
paraît le 27 avril 2009, en France.