Hot
Tuna
Créé dès 1968 per les deux plus
remarquables musiciens de Jefferson Airplane, cette formation a pris son
indépendance en 1972 et enregistré d'excellents disques de country-blues
traditionnel avant de s'orienter vers un blues rock plus électrique.
First Pull Up, Then Pull Down |
Burgers |
The Phosphorescent Rat |
America’s choice |
Yellow Fever |
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1971 LP |
1972 LP |
1973 LP |
1975 LP |
1975 LP |
Amis d'enfance et compagnons dans la
consommation de speed, Jorma Kaukonen et Jack Casady débutent à
Washington au sein des Triumphs, spécialisés dans les reprises de Buddy
Holly. Durant les tournées de Jefferson Airplane, ils passent dès 1968
toutes leurs nuits à jouer du blues dans les chambres d'hôtel, commençant à
improviser régulièrement au Matrix de San Francisco à partir de avril 1969. Ils
sont alors rejoints par le chanteur Marty Balin et Joey Covington,
eux aussi membres de Jefferson Airplane.
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Hot Tuna
fait ses débuts officiels en 1970 en ouverture de son groupe aîné au festival
de Bath en Angleterre. Lorque paraît son premier album (éponyme, 1970)
quelques semaines plus tard, la musique n'a plus rien à voir avec la furie
électrique manifestée à Bath. Enregistré dans un club de Berkeley
(Californie), le premier disque de Hot Tuna est un délicieux album de
country-blues acoustique et de ragtime, où le seul duo Kaukonen-Casady est
soutenu à l'harmonica par Will Scarlet. La plupart des morceaux, que
Jorma Kaukonen a appris de son mentor, le guitariste Ian Buchanan,
sont empruntés au répertoire du révérend Gary Davis et de Jelly
Roll Morton : ils lui permettent de montrer quel remarquable guitariste
il est en picking, alors que Jack Casady, qu'on a pu surnommer le "Jimi
hendrix de la basse", fait montre d'une délicatesse et d'une inventivité
infinies à volume réduit. Après avoir tenté d'enregistré un album
dans un studio en Jamaïque et donné une série de concerts à Hawaii et au
Winterland de San Francisco sous l'influence des "Black Beauties" -
amphétamines qui permettent aux musiens d'improviser toute la nuit - , Hot
Tuna est abandonné par Balin, puis Covington. |
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Kaukonen et Casady recrutent le batteur
texan Sammy Piazza et Papa John Creach, alors âgé de 53 ans : ce
vétéran des orchestres de Louis Armstrong et de Nat King Cole
joue du violon électrique. Hot Tuna interprète alors des versions électrifiées
d'un répertoire semblable à celui de son premier album acoustique. First Pull Up, Then Pull Down (1971) est un album
de transition, toujours enregistré sur scène : long de huit minutes, Keep Your Lambs Trimmed And Burning est le titre
phare de ce disque, nettement moins émouvant et convaincant que le précédent. Burgers (1972), le premier album studio, présente
cette formation de Hot Tuna sous son meilleur jour, avec un excellent Keep On Truckin' et les meilleures compositions que
Jorma Kaukonen ait livrées à son groupe. Les liens avec Jefferson Airplane sont
coupés en été 1972. Enregistré en trio, sans Papa John Creach, The Phosphorescent Rat (1973) fait plus penser à Cream
et au Jimi Hendrix Experience, présentant aussi des ballades comme Soliloquy For 2 ou Corners
Without Exits. America's Choice
(1975), Yellow Fever (1975) et Hoppkory (1976), où Sammy Piazza a été remplacé
par le puissant Bob Steeler, sont marqués par des solos de Kaukonen de
plus en plus envahissants. Après le live Double
Dose (1978) qui équilibre les deux versants de la musique de Hot
Tuna, Jack Casady rejoint la révolution punk, participant à un jeune groupe de
San Francisco, SVT. Jorma Kaukonen retourne à son cher ragtime
acoustique en solo.
Kaukonen et Cassady reforment Hot Tuna en
1990, après l'échec de la réunion de Jefferson Airplane, avec le guitariste (et
mandoliniste) Michael Falzarano. Le résultat, Pair
A Dice Found (1990), publié par Epic, sera décevant. Tot Tuna
reviendra à l'aspect Unplugged de ses débuts avec les deux volumes de Live At Sweetwater (1992 et 1993). Une nouvelle
formation électrique naîtra ensuite, avec le Jefferson Starship, Pete
Sears aux claviers, le batteur Harvey Sorgen et Michael Falzarano. A
la mort de Jerry Garcia du Grateful Dead en 1995, Hot Tuna dont
les archives ne cessent d'être documentées en CD (Splashdown, Historic, Live
Tuna, Classic Acoustic Hot Tuna, Classic Electric Hot Tuna), semblait bien
placé pour reprendre le flambeau du Grateful Dead, porteur des valeurs de rêve et
d'improvisation.