Elton John
Pinner
est une petite ville anglaise du Middlesex. C’est là qu’est né, le 25 mars
1947, celui qui s’appelle encore Reginald Kenneth Dwight et qui va devenir
Elton John. Reginald est plutôt doué pour le piano : à onze ans, il décroche un
prix de l’Académie Royale de Musique. Mais cela ne l’empêche pas, quelques
années plus tard, de tourner le dos au classique pour faire ses premiers pas
dans le rock & roll. Il fait partie de plusieurs orchestres amateurs avant
de rejoindre le groupe Bluesology en 1967. Mais ce qu’il veut, c’est voler de
ses propres ailes. En juin, par le biais d’une petite annonce parue dans le New
Musical Express, il fait la connaissance de Bernie Taupin, un jeune auteur originaire
du Lincolnshire. Lorsqu’il le rencontre pour la première fois, Reg Dwight se
présente sous le pseudonyme d’Elton John, un nom qu’il a choisi à la va-vite,
dans le bus qui le conduisait à son rendez-vous.
"Lorsque j’ai décidé d’écrire des
chansons et peut-être de les enregistrer, je me suis cherché un pseudonyme
original. J’étais dans un groupe qui s’appelait 'Bluesology' et dont le
chanteur, une grande voix du blues anglais, s’appelait Long John Baldry. Et
nous avions un saxophoniste, un très grand musicien, du nom d’Elton Dean. J’ai
donc pris Elton, puis John, d’après Long John Baldry. J’étais dans le bus entre
l’aéroport et Londres. Il fallait se décider très vite. Bon, bien, ce sera
Elton et John ; Elton John, c’est super ! J’ai fait un bon choix."
Elton John et Bernie Taupin sont
engagés par Liberty comme auteurs-compositeurs “maison”. Leur première chanson,
“Lord, you made the night too long”, paraît en face B d’un 45-tours de Long
John Baldry. Quelques mois plus tard, Elton franchit le pas et commence à
interpréter lui-même les compositions du duo, pas pour se mettre en avant, mais
pour une raison toute simple.
"Parce que personne ne voulait de
ces chansons. Et quelqu’un nous a dit : 'Pourquoi ne pas les enregistrer
vous-mêmes ? Pas les commerciales, pas celles que vous écrivez pour les
autres'. Parce que, à l’époque, on travaillait aussi sur commande : on écrivait
pour Cilla Black, Lulu, des gens comme ça. C’était un boulot qu’on détestait.
C’est à propos de nos chansons plus personnelles, comme 'Skyline pigeon' ou
'Your song', que cette personne a dit : 'Fais-les toi-même. Chante-les'. Et
j’ai répondu : 'O.K. C’est entendu'. Tout a commencé comme ça ; par
accident."
Elton John signe avec DJM Records et sa
carrière démarre avec l’album “EMPTY SKY” en juin 69. L’essentiel de son talent
y est déjà perceptible et ne demande qu’à se révéler. Il apparaît comme une
évidence dès juillet 70, à l’écoute de “Border song”, “Take me to the pilot” et
“Your song”, trois extraits de l’album “ELTON JOHN”, produit par Gus Dudgeon et
arrangé par Paul Buckmaster. Tous deux seront désormais ses collaborateurs
privilégiés.
"Gus Dudgeon a été le producteur
de mes quinze ou seize premiers albums. C'est dire son importance pour moi.
Tout comme Paul Buckmaster, un génie, un innovateur en matière d'arrangements.
J'étais en train d'écouter 'Space oddity" de David Bowie, une production
de Gus arrangée par Paul, et là, j'ai pensé : "Il faut que ces types
fassent mon disque, car ce que j'entends est génial !'"
Elton John décide alors de monter son
propre groupe avec Caleb Quaye à la guitare et deux anciens du Spencer Davis
Group : le batteur Nigel Olsson et le bassiste Dee Murray. L’album “TUMBLEWEED
CONNECTION” sort en janvier 71 : on y découvre un Bernie Taupin très influencé par
l’histoire et les légendes de l’Ouest américain. Elton John vient également de
composer la musique du film “FRIENDS”, que l’on peut retrouver sur un album qui
paraît en mars. Cette année 1971 se révèle très prolifique pour Elton. En mai,
il propose un album public, “11. 17. 70” (The seventeenth of
november, seventy), où l’on remarque la reprise du “Honky tonk women” des
Rolling Stones. Mais de
cette année 71, ce qu’il faut surtout retenir, c’est le très beau “MADMAN
ACROSS THE WATER”, l’album qui paraît en novembre et où apparaît pour la
première fois le guitariste Davey Johnstone, un ancien de Magna Carta.
Les choses continuent d’aller très
vite. On reproche même à Elton d’aller trop vite, mais il faut savoir que le
contrat qu’il a signé avec DJM comporte une clause draconienne.
"J’étais dans l’obligation de
livrer deux albums par an. Mais je n’ai jamais trouvé ça difficile, j’ai pris
du plaisir à le faire, je n’ai jamais éprouvé de difficulté à composer, ça a
toujours été très facile, Dieu merci ! Non. j’étais quelqu’un qui profitait
tellement de sa vie, qui prenait un tel bon temps. Ça ne me paraissait pas
contraignant, du moins au début. C’est venu ensuite."
En Angleterre, Elton John obtient la
consécration en mai 72 avec “HONKY CHATEAU”, grâce à des titres comme “Rocket
man” et “Honky cat”. Il lui reste à élargir ce succès. Sans trop de difficulté,
il se fait accepter par les Etats-Unis avec “DON’T SHOOT ME, I’M ONLY THE PIANO
PLAYER”, en janvier 1973. Le 3 février, il décroche son premier N°1 américain
avec “Crocodile rock”. C'est au début de 1973 qu'Elton John fonde sa propre
maison de disques, Rocket Records, pour laquelle toutefois il ne pourra pas
enregistrer avant 1976, date d'expiration de son contrat avec DJM. En octobre
1973, il publie ce qui reste un des albums les plus importants de l’année, le
double “GOODBYE YELLOW BRICKROAD”, inspiré par l’histoire du Magicien d’Oz.
"C’est un très, très bon double
album. Faire un double album, c’est difficile, il faut maintenir l’intérêt de
l’auditeur pendant deux disques. C’est l’un des points culminants de ma
carrière. Il n’y a presque rien à jeter sur l’album. Ironiquement, je ne
voulais pas qu’on sorte 'Benny & The Jets' en single. Le titre a été n°1
aux Etats-Unis, ce qui vous montre toute ma clairvoyance !"
Le succès de “Benny & the Jets”
amène Elton John à concentrer toute son énergie vers les Etats-Unis où il
enregistre “CARIBOU” en juin 74, avec l’aide des Beach Boys. C’est sur cet
album que se trouve un de ses grands classiques, “Don’t let the sun go down on
me”. Elton tourne beaucoup aux Etats-Unis. Le 28 novembre 74, il donne un
concert au Madison Square Garden de New York lorsque John Lennon le rejoint sur
scène. Ce soir-là, ils interprètent trois titres ensemble : “Whatever gets you
through the night”, “I saw her standing there” et “Lucy in the sky with
diamonds”. Cette
apparition de John Lennon sur une scène, qui sera la toute dernière, est le
résultat d’un pari entre les deux hommes.
"J’avais enregistré avec John 'Whatever gets you through the night'
pour son album 'Walls and bridges'. Et nous avions fait un marché : si la chanson se classait
n°1, il remonterait avec moi sur scène et chanterait. Bien sûr, elle a été n°1
et John, fidèle à sa parole, m’a rejoint sur la scène du Madison Square Garden.
Qu'est-ce qu'il était nerveux ! Et je n’oublierai jamais l’ovation que le
public lui a faite : ça a duré dix minutes ; j’en avais la chair de poule. Ce
fut merveilleux."
Il existe aussi une version studio de
“Lucy in the sky with diamonds”, enregistrée avec la participation de John
Lennon à peine caché derrière le pseudonyme de Dr. Winston O’Boogie. C’est le
troisième n°1 américain d’Elton John, en janvier 75. En 1975, Elton John
atteint des sommets : on estime que cette année-là, il a réalisé à lui seul 2 %
du chiffre d’affaire mondial de l’industrie du disque. On le surnomme
“Midasman” car, à l’instar du roi de la mythologie grecque, tout ce qu’il
touche se transforme en or. En avril, il décroche son quatrième n°1 américain
avec le single “Philadelphia freedom”. Le mois de juin 75 marque la sortie de
“CAPTAIN FANTASTIC & THE BROWN DIRT COWBOY”, un album d’inspiration
largement autobiographique, le premier de l’histoire à entrer dans les charts
américains directement à la première place. Du point de vue de la qualité, on
ne note jusque-là aucun relâchement dans la production d’Elton John.
En octobre 75, sur “ROCK OF THE
WESTIES”, Elton John essaie de réaliser une synthèse entre le rock, le reggae
et le disco. On y trouve son troisième n°1 américain de l’année, “Island girl”.
Puis il donne à DJM le dernier disque qu'il lui doit par contrat, "HERE
AND THERE", un album public qui paraît en mai 76. C'est à partir de ce
moment qu'il peut publier ses disques sur son propre label, Rocket Records. Interprété
en duo avec Kiki Dee, “Don’t go breaking my heart” est un succès mondial au
cours de l'été 76. Co-signé par Elton John et Bernie Taupin sous les
pseudonymes de Ann Orson et Carte Blanche, c’est le sixième n°1 américain
d’Elton, le premier en Angleterre. Le bilan des sept premières années de la
carrière d'Elton John est éloquent : il a enregistré 13 albums et décroché 7
N°1 : 6 aux Etats-Unis et 1 en Angleterre.
En octobre 1976, il publie le double album
“BLUE MOVES”, réalisé avec la complicité vocale de David Crosby, Bruce Johnston
et Graham Nash.
Il faut en retenir au moins deux titres : “Tonight” et “Sorry seems to be the
hardest word”. A ce moment de l'histoire, “Blue moves” est le dernier album produit
par Gus Dudgeon et le dernier totalement écrit par Bernie Taupin.
"La rupture n’était pas
préméditée. Si tu écris en collaboration avec quelqu’un depuis longtemps et si
tu veux que ça dure, il est essentiel que tu puisses aussi travailler avec
d’autres partenaires. Parce qu’il était beaucoup à Los Angeles et moi à
Londres, j’ai fais l’album 'Single man' avec Gary Osborne et Bernie a écrit un
album pour Alice Cooper. Les deux disques sont d’ailleurs sortis en même temps.
Ça a entraîné de la jalousie de part et d’autre, notre relation s’en est
trouvée affectée, mais ça l’a aussi sauvée. Si nous n’avions pas travaillé avec
tous ces gens, il y a longtemps que nous serions séparés."
Elton John fait alors une pause pour
laisser sa carrière se poursuivre en roue libre. En juin 77, il réalise un
vieux rêve en devenant président du Watford F.C., un club de football qui
végétait jusque-là en quatrième division. Il revient à la musique en octobre 78
avec l’album “A SINGLE MAN”. Bernie Taupin n’est plus là, et c’est Gary Osborne
qui signe les textes. Après “VICTIM OF LOVE”, où il n’apparaît que comme
l’instrument du producteur disco Pete Bellotte, Elton renoue avec Bernie Taupin
à l’occasion de “21 AT 33”. L’album paraît en mai 80 et contient “Little
Jeanie”, un titre qui se classe N°3 aux Etats-Unis.
Elton John choisit alors de perfectionner son français, avec France Gall
d’abord, puis avec un extrait de “THE FOX”, son album de 1981. On peut alors se
demander pourquoi cet artiste anglophone a choisi d’enregistrer plusieurs
titres dans notre langue.
"Parce que j’aime beaucoup la
France : j’y suis venu souvent en vacances et j’ai habité deux ou trois fois à
Paris pendant un moment. Et puis j’ai rencontré France Gall dont j’aimais les
disques, et aussi Michel. Ce fut une idée charmante d’enregistrer une chanson
en français. On a fait 'Donner pour donner' à Los Angeles et ça a été un gros
succès par ici. J’ai fait aussi 'J’veux d’la tendresse' de Jean-Paul Dréau, une
chanson que j’avais entendue à la radio alors que je passais des vacances à
Saint- Tropez."
Elton John revient à une formule plus traditionnelle sur “JUMP UP” en
82, puis sur “TOO LOW FOR ZERO” en 83, l’album qui contient “I guess that’s why
they call it the blues”. Au cours des séances d’enregistrement, Elton
a fait la connaissance d’une jeune allemande ingénieur du son, Renate Blauel.
Le 14 février 84, le jour de la Saint-Valentin, Elton et Renate se marient à
Darling Point, en Australie. Leur union ne durera que trois ans.
"Je pense qu’on s’est mariés pour
de mauvaises raisons. Non que je n’aimais pas Renate, non qu’elle n’était pas
quelqu’un de bien parce que c’est une des personnes les plus incroyables que
j’aie rencontrées dans ma vie. Mais je ne crois pas avoir été honnête avec
moi-même quand je l’ai épousée. J’avais pensé que ce mariage m’aiderait à
changer mes mauvaises habitudes qui étaient : un, prendre de la drogue ; deux,
vivre dans l’irresponsabilité. Mais, bien sûr, j’ai continué après le mariage,
j’ai persisté dans mes erreurs. Et malheureusement, ce fut dur pour elle. Je ne
jetterai pas la pierre à Renate quant à l’échec de notre union. Elle a fait de
son mieux. Et puis j’aurais dû être plus honnête."
En juin 1984, Elton John retrouve une
nouvelle fois Bernie Taupin pour “BREAKING HEARTS”. Ironie du sort, la sortie
du single “Sad songs” (les chansons tristes) coïncide avec la défaite du
Watford F.C. en finale de la Coupe d’Angleterre. On ne peut pas gagner toujours
et partout.
"Ça a été formidable pendant dix
ans. J’étais président du club. Ça m’a coûté beaucoup d’argent mais ce fut une
grande aventure : avec Graham Taylor, on est remonté de quatrième en première
division. Et puis Graham est parti à Aston Villa et je me suis désintéressé de
l’affaire. Je reste président honoraire à vie mais le club ne m’appartient
plus. Il était très important pour moi d’avoir une activité en dehors de ma
carrière de chanteur et de musicien, et le football m’a beaucoup aidé."
En novembre 85, c’est Gus Dudgeon qui
produit “ICE ON FIRE” : il s’agit de retrouvailles, puisque Gus et Elton
n’avaient plus travaillé ensemble depuis “Blue moves”. “Ice on fire” contient
le plus important succès d’Elton John depuis des années, “Nikita”, qui est N°3
en Angleterre et N°7 aux Etats-Unis. Après “LEATHER JACKETS” en octobre 86,
Elton engage un pari audacieux : une tournée australienne avec l’Orchestre
Symphonique de Melbourne au grand complet (c'est-à-dire 88 personnes) au côté
d’un groupe de rock de 13 musiciens. Le résultat est particulièrement réussi :
"ELTON JOHN LIVE IN AUSTRALIA WITH THE MELBOURNE SYMPHONY ORCHESTRA”
paraît en juillet 87 et donne à ses compositions des teintes de musique
classique.
Elton est fait membre honoraire à vie de l’orchestre de Melbourne. Il y gagne
le surnom de “Mozart des années 80”.
"Je voulais prouver qu’on peut
interpréter cette musique avec sur scène un grand orchestre qui joue fort.
Jusque-là, dans ce genre de concert, on ne l’entendait jamais. Avec Gus Dudgeon
et Clive Frank qui était mon mixeur depuis des années, on a passé beaucoup de temps
à chercher comment amplifier le son de l’orchestre. Le résultat fut brillant.
Le seul problème, c’est que je n’avais presque plus de voix. J’avais une
extinction quasi-totale. D’ailleurs, après la tournée, je suis resté en
Australie et je me suis fait opérer. Sur le disque ma voix est très, très
fatiguée. Mais j’arrivais à chanter. Je n’arrivais plus à parler mais chanter,
ça marchait !"
En juin 88, Elton John propose “I don’t wanna go on with you like that”,
un single qui annonce son nouvel album, “REG STRIKES BACK”. Ce retour d'Elton John met un terme à
tous les ragots qui ont été colportés à son encontre, concernant sa vie privée
et même son état de santé, et dont le journal anglais “The Sun” s’est fait le
principal relais. “Reg strikes back”
est donc d’abord une mise au point, mais il marque aussi la fin d’une époque. A
40 ans passés, Elton John veut être pris au sérieux. Alors il casse son image,
il se sépare de son monde. Chez Sotheby’s à Londres, il met en vente une
impressionnante collection d’objets personnels, tout ce qui encombrait sa
maison.
"Je voulais en quelque sorte me
purger de mes souvenirs et rebâtir ma maison, en faire un endroit convivial au
lieu du musée des horreurs qu’elle était devenue. Pour y arriver, il fallait
tout vendre, ne pas faire les choses à moitié. Il y avait beaucoup d’horreurs
et de belles choses aussi, des objets 'Art Nouveau' et 'Art Déco'. Tout est
parti. Mais je devais couper dans le vif, tout changer, donner un grand coup de
balai à mon passé. Et je l’ai fait."
En septembre 89, le tandem Elton John -
Bernie Taupin retrouve vraiment sa pleine mesure sur “SLEEPING WITH THE PAST”.
Inspiré par les pionniers de la soul-music des années 60 et 70, l’album offre à
Elton son deuxième N°1 anglais, “Sacrifice”.
C’est l’époque où il prend une décision essentielle pour la suite de son
existence.
"Ça s’est passé en juin 90, juste
avant que je ne prenne la décision d’aller de mon plein gré dans un hôpital de
Chicago pour en finir avec mes problèmes. Ce fut un tournant dans ma vie. C’est
la meilleure chose que j’aie faite pour moi-même dans toute mon existence :
admettre que j’avais des problèmes de drogue, d’alcool, d’alimentation, et
aller suivre un traitement dans un centre spécialisé pour changer ça. C’est ce
que j’ai fait de plus courageux et de plus honnête dans ma vie."
L’année 91 s’achève avec un nouveau
succès, la version “live” de “Dont’ let the sun go down on me” chantée en duo
avec George Michael, qui se classe N°1 des deux côtés de l'Atlantique. Le 16
juin 92, paraît un nouvel album, “THE ONE”, qui est N°1 dès sa sortie en
Angleterre. En novembre 93, Elton John revient avec un album de duos baptisé
tout naturellement “DUETS” qui propose 15 chansons enregistrées avec les plus
grands, dont Little Richard, K.D. Lang, Don Henley, Stevie Wonder et Kiki Dee. Pour
Elton John, le grand événement de l’année 94, c’est sa participation à la bande
originale du dessin animé des Studios Disney, “LE ROI LION”. Avec la complicité
du parolier Tim Rice, il a écrit cinq chansons dont “Can you feel the love
tonight” qui est un énorme succès partout dans le monde. Le 1er mars 95, Elton
reçoit un Grammy Award pour son interprétation de ce titre, quelques jours
après avoir été récompensé par l’industrie du disque britannique pour
l’ensemble de son exceptionnelle carrière.
Elton John publie un nouvel album,
“MADE IN ENGLAND”, en mars 95. Puis, l'année suivante, la compilation “LOVE
SONGS”, qui réunit ses 17 plus belles chansons d'amour. Pour découvrir une
nouveauté, il faut patienter jusqu’à la sortie, début 1997, de “PAVAROTTI &
FRIENDS FOR WAR CHILD”, un disque de charité où, en duo avec l’illustre ténor
italien, Elton interprète “Live like horses”, un titre qu’il a signé avec son
éternel complice Bernie Taupin.
Avec cette chanson, Elton John renoue avec son passé, celui du mélodiste génial
et du chanteur sensible que tout le monde apprécie. Cette énergie créatrice qui
l’habite à ce moment, le chanteur la puise dans sa nouvelle hygiène de vie. Il
va de l’avant avec l’enthousiasme d’un jeune homme, conscient d’être passé très
près de la catastrophe.
"Je revis. Après seize années de
drogue, quelques bons moments et beaucoup de mauvaises passes, je me suis enfin
débarrassé de tous ces boulets que je traînais derrière moi. J’aime à nouveau
la vie, je me lève tôt le matin. J’ai beaucoup de chance de faire ce que je
fais, j’ai une vie formidable et je l’apprécie. J’ai changé de direction juste
à temps. Et tout est bien mieux maintenant."
On retrouve "Live like
horses" sur l'album "THE BIG PICTURE", en septembre 97. Mais à
ce moment-là, c'est la nouvelle version de "Candle in the wind" qui
fait l'actualité. Cette chanson remaniée en hommage à la Princesse Diana,
devient le single le plus vendu au monde, dépassant le "White Christmas"
de Bing Crosby. La version que nous vous proposons d'entendre est celle
qu'Elton avait interprétée le 6 septembre 97 lors des obsèques de Lady Di à
l'abbaye de Westminster.
En février 98, Elton John est anobli
par la Reine d'Angleterre pour sa contribution aux Arts et aux bonnes œuvres.
Il convient donc désormais de l'appeler Sir Elton John. En 1999, il compose la
musique du film d'Albert Brooks, "THE MUSE", et surtout, il retrouve
Tim Rice pour une adaptation de "AÏDA" qui est montée à Broadway.
Tous deux collaboreront encore l'année suivante pour la bande originale du
dessin animé "THE ROAD TO EL DORADO". Puis, Elton publie un album live, "ONE NIGHT ONLY",
enregistré les 20 et 21 octobre 2000 à New York au Madison Square Garden. En
2001, le duo Elton John – Bernie Taupin propose "SONGS FROM THE WEST
COAST", le premier fruit d'une collaboration totalement retrouvée qui se
prolonge aujourd'hui avec l'album "PEACHTREE ROAD". En 34 ans d'une carrière incroyable, c'est le
43ème album d'Elton John et pour la première fois, il en a assuré lui-même la
production, entouré de deux de ses musiciens les plus fidèles, Davey Johnstone
et Nigel Olsson.
Toujours très occupé, Elton travaille
actuellement sur deux comédies musicales : l'adaptation du film "BILLY
ELLIOTT", qui sera créée à Londres en mars 2005, et celle d'une pièce
jouée à Broadway, "THE VAMPIRE LESTAT". Elton John sera à Paris à
deux occasions : le 23 janvier pour un concert solo à l'Opéra-Bastille (mais
c'est déjà complet), puis à Bercy le 24 mai dans le cadre du "Peachtree
Road Tour". Au milieu de toutes
ces activités, Elton John n'oublie pas sa vie privée. Après onze années de vie
commune, il envisage d'épouser son compagnon David Furnish, dès que la loi
anglaise le permettra.