Carl Perkins

Issu d’un milieu agricole (il est né en avril 1932, dans le Tennessee), Cal Perkins commence à travailler tout jeune dans les champs de coton. Le jour, il apprend le gospel et, la nuit, il écoute du blues et de la country sur les radios locales. Avec ses deux frères, il se produit dans les bars et les bals. En 11953, un single d’Elvis Presley le pousse à tenter sa chance auprès de Sam Phillips, patron de Sun, label rockabilly de Memphis. En 1956, Blue Suede Shoes devient son véritable premier hit, mais aussi un hymne pour la jeunesse. Prouesse supplémentaire, il s’impose en simultané dans les charts rythm’n’blues, pop et country. Son style est unique. Il mélange picking, rapidité et accords dévastateurs.

Grâce à lui, le rockabilly gagne ses lettres de noblesse. Alors au faîte de la gloire, il échappe de peu à la mort lors d’un accède au cours duquel décède son manager. Carl passe le restant de l’année à l’hôpital, entre déprime et télégrammes de Presley, qui va enregistrer sa propre version de Blue Suede Shoes et devenir ce que l’on sait à la place de Carl Perkins.

En 1958, malgré son alcoolisme chronique, il signe sur Columbia pour quelques hits mineurs. En 1963, lorsqu’il tourne avec Chuck Berry, les Beatles lui déclarent combien son influence a été décisive sur leurs compositions.

Mais c’est surtout sa rencontre avec Johnny Cash et sa participation au show télévisé de ce dernier qui lui permettent de reconstruire sa vie. Le déroulement de leurs carrières est identique : départ et retour à la country, batailles gagnées contre l’alcool et les drogues. Il retrouve un contrat discographique et abandonne un rockabilly mourant pour des écarts country puis rock. Il décide de former un groupe avec ses fils et de monter son propre label. Au début des années 80, il réalise des sessions avec Paul McCartney et se produit avec Jerry Lee Lewis, Johnny Cash et Roy Orbison. L’Angleterre, terre d’asile pour les rockers américains , l’acclame.

Guéri d’un cancer de la gorge en 1993, l’ultime survivant du rockabilly continue d’écrire, de s’occuper de ses deux restaurants et de sa fondation pour les enfants battus.