La Funk connection

Les débuts de la musique populaire

 

 

La Nouvelle Orléans, l’émergence du rhythm and blues

L'après-guerre voit l'éclosion à La Nouvelle-Orléans d'un style de blues profondément original, empruntant aux multiples traditions de cette ville cosmopolite et bigarrées auxquelles il faut ajouter l'influence californienne d'un Roy Milton et celle encore plus directe des orchestres de Kansas City dont certains transfuges (Big Joe Turner) viennent s'installer à La Nouvelle-Orléans à la fin des hostilités. Ce nouveau style se caractérise par la prédominance de pièces rapides issues du boogie-woogie et de ballades sentimentales, avec un minimum de blues lents. Si, selon la riche tradition de la ville en ce domaine, le piano reste en général l'instrument dominant, il s'appuie sur une double ligne de basses créée par le jeu entrecroisé de la guitare électrique et de la contrebasse, ainsi que sur une importante lignes de cuivres d'où émergent souvent plusieurs solistes. On assiste également à une utilisation extensive de multiples formes rythmiques empruntées à la tradition locale (rhumba, cajun, calypso, dixieland) et que l'on ne retrouve guère ailleurs. Ajoutons la formidable puissance vocale de chanteurs qui doivent dominer l'orchestre et crier leur "blues", et on a là une musique débridée, pleine d'entrain, de bonne humeur, de joie de vivre, qui contraste singulièrement avec le blues profond du Mississippi voisin ou de Chicago.

Le rhythm and blues est en marche.... L'énorme succès local puis national d'artistes comme Fats Domino ou Little Richard va également jouer un rôle capital dans l'émergence d'un certain rock and roll blanc qui copiera souvent note par note les thèmes fameux de La Nouvelle-Orléans.

 

 

 

 

Chuck Berry

1957

 1959

 

 

 

 

 

 

 

 

Ray Charles

The Atlantic Years

The Genius sings the blues

 

 

 

 

 

 

 

 

Nat King Cole

1947 Route 66

1949 Ssentimental reasons

 

 

 

 

 

 

 

 

Bo Diddley

1962 Hey! Bo Diddley

1963 Bo Diddley

 

 

 

 

 

 

Fats Domino

1953 classics

1956 Greatest Hits

Getaway with Fats Domino

1890

 

 

 

 

 

 

 

Screamin’ Jay Hawkins

 Cow Fingers and  mosquito 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Little Richard

Classic cuts

 

 

 

 

 

 

 

De la soul au Funk

 

Si les Noirs avaient pu longtemps accepter le mépris et le rejet dans lesquels les tenait l'Amérique blanche comme un fatalité immuable due à une mauvaise couleur de leur peau, l'indépendance des nations africaines sonna comme un réveil de leur conscience militante. La ségrégation sévissait toujours dans le Sud : elle interdisait à un Noir de prendre un café là où se trouvaient des Blancs ; lui réservait une place à l'arrière des autobus ; lui interdisait l'accès à la plupart des écoles et des fonctions et poussait le dérisoire jusqu'à l'odieux en séparant les races jusque dans les urinoirs publics. Ces perpétuelles brimades quotidiennes apparurent de plus en plus insupportables aux Noirs qui constituaient la majorité de la population de beaucoup d'Etats du Sud.

 

D'emblée, la résistance noire se groupa autour de ses églises, profondément marquées par le message libérateur de l'Ancien Testament et qui avaient constitué depuis la fin de l'esclavage la seule véritable structure morale et éducative du monde négro-américain. Grâce à l'autorité charismatique du pasteur Martin Luther King, une véritable lutte pour les droits civiques commença dans les années 50, utilisant comme armes principales la marche de protestation, massive et pacifique ; le refus de circuler ; et le boycott. Malgré les provocations incessantes du Ku Klux Klan et d'autres organisations extrémistes blanches qui multipliaient menaces, meurtres, dynamitages d'églises et d'écoles, les Noirs rejoignirent en masse les mouvements pour les droits civiques, gagnant une nouvelle dignité dans cet acte de courage ainsi qu'une audience accrue dans tout le pays et à l'étranger.

 

Après le succès du boycott des autobus ségrégationnistes de Montgomery (Alabama) en 1956, leur cause ne cessa de vaincre sur tous les fronts. L'une après l'autre, les lois ségrégationnistes furent déclarées anticonstitutionnelles. La ségrégation de fait qui régnait encore dans de nombreuses villes du Nord fut la première à céder sous la pression des militants noirs. Le Sud, à son tour, dut reculer mais opposa point par point une farouche résistance à l'application des lois antiségrégationnistes. Avec l'émergence d'organisations noires prônant une réponse violente aux violences blanches, la lutte armée entre Blancs et Noirs dans le Sud paraissait à terme inévitable si Washington n'appuyait pas avec plus de conviction les mouvements pacifistes du pasteur King….

 

 

 

 

 

 

Sam Cooke

1963 Night Beat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Roberta Flack

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aretha Franklin

1968 Lady Soul

Soul’69

 

 

 

 

 

 

 

Marvin Gaye

1971 What’s Going On

1973 Let’s Get It On

1976 I Want You

 

 

 

 

 

 

Al Green

1970 Green is blues

19T1 Gets next to you

2003 I Can’t Stop

 

 

 

 

 

 

Donny Hathaway

Everything is everything

Donny Hathaway

Extension of a man

 

 

 

 

 

 

 

Isaac Hayes

1969 Hot Buttered Soul

1975 Chocolate chip

 

 

 

 

 

 

 

… Dans les années 50, la vogue du rock and roll qui avait permis à de nombreux artistes noirs de se faire apprécier du public blanc, les coupe presque toujours de l'affection du public noir, comme si celui-ci n'appréciait ni l'adaptation musicale nécessaire de ces artistes à la sensibilité blanche, ni sans doute leur tentative de séduction jugée inconvenante. Chuck Berry est par exemple nommément accusé de " faire le nègre pour amuser les blancs " par plusieurs écrivains noirs au début des années 60. Il devient difficile à un artiste noir de plaire aux Blancs sans être accusé d'oncletomisme. Progressivement et implicitement, c'est toute l'attitude des Noirs dans le passé que dénoncent des voix de plus en plus nombreuses. Le blues qui avait été l'expression culturelle principale des Noirs les plus pauvres et les plus exploités apparaît comme lié à une condition dégradante dont on ne veut plus entendre parler. Par contre, l'Eglise conduit la lutte de libération des Noirs et sa tradition musicale - le gospel - gagne encore en faveur.

 

Ray Charles, pianiste et chanteur initialement fortement influencé par Charles Brown, avait connu un important succès auprès des jeunes Noirs à la fin des années 50 en introduisant en force les ingrédients de la musique religieuse dans la musique profane. Mais devenu rapidement une vedette des cabarets chics d'Hollywood et de Las Vegas, il avait rapidement perdu l'intérêt de ce jeune public de couleur. Celui-ci délaisse de plus en plus les évocations en demi-teintes, la discipline métrique et poétique du blues et du rhythm and blues et exige des messages simples sur des rythmes de plus en plus dansants et compliqués.

 

 

 

 

 

 

Curtis Mayfield

1970 Curtis

1971 Roots

 

 

 

 

 

 

Otis Redding

1964 Pain in my heart

1965 Otis blue

1966 Dictionnary of soul

1968 The Dock Of The Bay

 

 

 

 

 

 

 

Percy Sledge

When a man loves a woman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dionne Warwick

1969 Soulful

1972 From Within

 

 

 

 

 

 

Stevie Wonder

1971 Music of my mind

1972 Talking book

1973 Innervisions

1976 Songs in the key...

 

 

 

Au cours des années 60, alors que la musique traditionnelle noire est de mieux en mieux acceptée et appréciée par les Blancs, les Noirs inventent une nouvelle forme d'expression issue des gospels et des traditions religieuses. Il s'agit aussi de se démarquer le plus possible de l'Amérique blanche. On s'appelle frère (brother) et soeur (sister) et on est réuni dans une communauté solidaire et fraternelle qui brille par son âme (soul). Cette musique "soul", comme on commence à l'appeler, trouve ses prédicateurs, Wilson Pickett, Otis Redding, Aretha Franklin, et surtout l'extraordinaire James Brown qui personnifie à lui seul cette nouvelle identité noire. La basse, souple et puissante, dirige désormais l'orchestre qui riffe à l'infini sur un seul accord insistant jusqu'à l'obsession. Présence charismatique et attitude scénique violente et provocatrice, James Brown fait monter la tension en prêchant un frénétique Say it loud! (Dites-le très fort) et le public, enflammé, répond : " l'm black and l'm proud ! " (Je suis noir et j'en suis fier 1).

 

Les pionniers du Funk

 

Ils ont inventé le genre et lui ont donné des fondation solides et résistantes , car le funk se doit de posséder une architecture de granit. C’est un roc qu’il faut sculpter, une machine qui propulsée à cent à l’heure, ne doit pas subir d’à-coups. Ils lui ont enfin donné ses lettres de noblesse. Par ordre d’entrée en scène, voici le Parrain, James Brown, le hippie fou, Sly Stone, le prêtre cosmique, Georges Clinton et enfin, trois alchimistes débonnaires, les Meters. Funky people…

 

James Brown, le Parrain

 

A l’entendre, il inventé toutes les musiques à danser ainsi que toutes danses. Ray Charles lui-même s’est bien vanté d’avoir été le premier à accoler les termes rhythm  et blues à sa musique. Quant à Solomon Burke, véritable pionnier de la musique noire, à la vie tourmentée, il aurait inventé la musique soul à lui seul… Quoiqu’il en soit, james Brown est bien un précurseur, parrain de la soul, ministre du funk. Il s’est bâti cette réputation sans l’aide de quiconque, si ce n’est du public, celui-là même qu’il est capable de faire attendre une bonne heure lorsqu’il se produit en concert. James Brown est né avec le rythme de la musique noire incrusté dans la peau…

 

 

 

 

 

James Brown

1967 Live at Apollo

1969 Sex machine

1970 Soul on top

1973 The Payback

 

 

 

Sly Stone, une histoire

 

Loin des creusets historiques du funk que sont Chicago, Memphis, Detroit, Philadelphie et la Nouvelle-Orléans, l’enfance de Sly Stone se passe en Californie, à Vallejo, près de la baie de San francisco. Son père officie à la Church of God in Christ et sa mère accompagne à la guitare les sermons du dimanche. Les quatre enfants (deux filles et deux garçons) de la famille se font très tôt remarquer dans la chorale familiale, donnent des concerts sous le nom des Stewart Four, dans les autres églises de la région, puis enregistrent un unique disque de gospel : On The Battlefiel For My Lord. Sylvester Stewart n’a pas treize ans à cette époque, mais déjà le démon de la musqiue s’empare de lui : groupes de doo-woop au lycée, études de musique puis, tout naturellement, entre comme auteur-dompositeur pour le compte du label Autumn Records…

 

 

 

 

 

Sly & Family Stone

1969 Stand!

There’s A Riot Goin’ On

 

 

 

 

Parliament et Funkadelic : l’invention de la machine P.-Funk

George Clinton n’a pas comme James Brown bâti le son du funk originel à partir du rhythm’n’blues et de la soul. Il n’ pas non plus, à l’instar de Sly & The Family Stone, fait entre le funk dans une dimension pop capable de séduire le public blanc. Mais le fait est là : dès 1969, date de sortie du premier album de Funkadelic, Georges Clinton impose sa machine P.-Funk comme si elle avait toujours existé. Le son est là : débridé, neuf, électrique, et déjà à la pointe de la modernité. Alors que la plupart des musiciens de soul et de funk en sont toujours à privilégier les instruments traditionnels qui puisent dans l’héritage du jazz et du rhythm’n’blues, Clinton et ses acolytes s’amusent avec des synthezoidees, des rotofunkin’drums et des sub-octave grand bass, de même que Clinton est crédité de phobic vocals et de nuclear photons yaklers.

 

 

 

 

Funkadelic

1971 Maggot Brain

1976 Hardcore Jollies

 

 

 

 

 

Le funk dans tous ses états – 1970-1980

 

En une décennie, le funk s’affirme comme une machine à danser universelle. Il est incontournable à la radio, dans les clubs, dans la mode et sur grand écran. Il devient même une source de jouvence pour le jazz, de Miles Davis à Herbie Hancock. Le funk donne aussi naissance au disco, séduit de plus en plus le public blanc mais résonne toujours dans les ghettos. Bref le funk impose toujours son énergie comme sa lascivité au plus grand nombre. Bonnes nouvelles

 

La blaxploitation : un rêve de film noir

 

Le phénomène blaxploitation arrive pile au moment où la communauté afro-américaine devient enfin visible : droit civiques, existence socilae digne, mais aussi reconnaissance par le cinéma d’une culture noire et fière de l’être. Une culture où l’attitude funky est de rigueur

 

Jazz-funk et cosmic funk

 

La vitalité du funk contamine jusqu’au jazz, genre respectable qui n’a plus grand chose à prouver en ce début des années 1970. Deux musiciens géniaux, Miles Davis et Herbie Hancock, réussissent, grâce à des albums novateurs, l’alliance puis la fusion entre le jazz et le funk. Pas si facile… voie aux véritables premières stars du hip hop : KRS-One, Public Enemy...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Philly Sound

 

La ville de Detroit a propulsé au début des années 60 la soul urbaine grâce au son du studio Motown ; Memphis a donné ses lettres de noblesse à la musique soul et au funk moite grâce au studio Stax. Dix ans plus tard, une autre ville, Philadelphie, un autre studio, Sigma Sound, proposent un audacieux mélange de soul orchestrale et de funk métronomique, préfigurant, en version noire, la vague du disco et ses rythmes au kilomètre.

 

L’histoire voudrait que sans Leon Huff, Kenny Gamble et Thom Bell, l’équipe du Sigma Sound, Philadelphie n’aurait jamais eu droit de cité parmi les villes les plus musicales des Etats-Unis. Pourtant, Philly est, après Chicago, New York et Los Angeles, la métropole la plus peuplée et la plus vaste du continent nord-américain, et des centaines de musiciens et de studios d’enregistrement y pullulaient déjà à la fin des années 1960. On y rencontre le guitariste Norman Harris, qui deviendra le producteur de First Choice, le tandem rythmique Earl Young et Ronnie Backer, qui sera pour beaucoup dans le succès des Traamps, les arrangeurs Clif Nobles

 

 

 

 

 

 

The O’Jays

1975 Survival

 

 

 

 

 

 

 

Funky Ladies

 

Célébrées dans les chansons, exposées sur scène, “pygmalioniosées” par leurs mentors, exploitées souvent, maltraitées parfois… Les chanteuses de soul et de funk ont souvent vécu l’enfer, avant d’être reconsidérées puis finalement starisées dasn les années 80. D’abord baptisées girls, puis ladies, les filles du funk ont apporté beaucoup à la musique afroméricaine

 

Dans les années 60, elles sont en groupe, notamment au sein du label Motown qui, à l’époque, ressemble à un harem : les Supremes, Martha & The Vandellas, les Marvelettes… Elles sont également associées à de beaux mâles (Marvin Gaye entre autres) pour des duos torrides : Tammi Terrell, Kim Weston et Mary Wells. Dans la maison Motown, Diana Ross souhaite voler de ses propres ailes alors qu’avec les  Supremes elle occupe déjà le devant de la scène depuis 1967. Deux ans plus tard, Diana Ross part pour Los Angeles et tente une cariière en solo, qui passe également par le cinéma. Elle reviendra au funk à l’orée des années 80, apaulée par les producteurs de Chic, et réussit enfin à s’imposer au sommet des charts.

 

 

 

Diana Ross

1970 Diana Ross

Touch Me In The Morning

1977 Baby it’s me

1980 Diana

1983 Ross

 

 

 

 

 

 

1985 Eaten Alive

1987 Red Hot

1989 Workin’ Overtime

 

 

 

 

Mieux qu’un long discours, voici une sélection de tubes de disco-funk, dont plusieurs hymnes ont réussi à traverser les années, jusqu’à s’imposer au fon de notre mémoire collective. Ainsi I Will Survice et Never Can Say Goodbye par la diva du soul Gloria Glaynor, Don’t leave Me This Way, aux accents Philly, de Thelma Houston, Love To Love You Baby de Donna Summer et tant d’autres.

           

 

 

 

Donna Summer

1975 Love to love you baby

Bad Girls

Mistery of love

 

 

 

 

Aujourd'hui, il existe une forme plus moderne de soul : la soul pop (ou pop soul). Les artistes soul pop ne sont pour l'instant pas très nombreux et se limitent à Duffy, Amy Winehouse et Christina Aguilera. Cette dernière avait sorti un premier album dans un style teen pop et bubblegum pop, un second assez soul pop avec des influences rock, R'n'B et hip-hop, et un troisième (son dernier en date) totalement soul pop des années 40-50-60. Cependant, la chanteuse souhaite, pour son prochain album, s'éloigner de son style soul pop pour aller vers un style d'avantage Electro-pop

 

 

 

 

 

 

Amy Winehouse

 2003 Frank

2006 Back to Black

 

 

 

 

 

 

Classic-Funk

 

Les années 1977-1979 sont surtout riches de liberté : le public gay devient, dans les night-clubs, quasiment précurseur en terme de bon goût esthétique et musical. Les drogues « chic » (cocaïne), les tenues les plus osées (au studio 54, haut lieu de dépravations en tout genre et aussi Q.G. d’une certaine tendance queer et drag queens), les musiques les plus explicites (râles de donzelles en chaleur) sont à la mode. Les groupes de funk s’adaptent : Cameo, Ohio Players, Manhattans, Gap band, Maze, Mandrille, B.T. Express, Fatback Band, …Tous vont devoir rivaliser d’audace musicale, de tenues excentriques et de pochettes de disques classées X pour séduire l’attention d’un public de danseurs sollicités de toutes parts. Toutes ces formations, en dépit d’un long parcours, ne connaîtront en général qu’une heure de gloire, le temps d’aligner un ou deux titres cartonnant dans les clubs et à la radio. De la fin des années 1970 jusqu’au début des années 1980, ils vont marquer toute une génération de jeunes gens élevés au son de la soul et du funk. Cette génération, qui invente le rap dans toutes les langues, va se servir de tous ces tubes pour bâtir, à coup de samples, de cut-up et de scratches, l’univers musical et ultra-référencé de la musique hip-hop.

 

 

 

Cameo

1978 Ugly Ego

 

 

The Isley brothers

1971 Givin’ It back

1972 Brother, Brother

 

 

 

 

Ohio Players

1974 Skin Tight

1975 Fire

 

 

 

 

 

 

Les rois du funk – 1970-1990

Au beau-milieu des années 70, le funk se transforme musicalement : modernité technologique, rythmes électroniques, sarabande de voix en cascade et production clinquante, le funk colle à son époque. Deux tribus enchaînent les hymnes à la danse 

Au pays merveilleux du groove

L’eau, la terre et le funk… La tribu joyeuse de Maurice et Verdine a toujours su manier les symboles du groove avec une certaine magie. Usine à tubes autant que cirque barnum au tournant des années 80, Earth, Wind & Fire a pourtant commencé en offrant une des premières musiques de film blaxploitation à l’aube des années 70…

Ladie’s Night : la leçon de séduction

Costume en Alpaga, œillades et sourire aux lèvres, huit « brothers » qui rutilent sous la boule à facette d’une piste de danse, et voici Kool & The Gang délivrant le message universae, dans une ambiance disco et paillette de bon aloi : « Let’s celebrate, we’re gonna have a good time tonight ouh ouh, it’s a celebration… »

Le funk en classe affaires

« Oui, la vague disco est passée, c’est vrai, ce qui est un peu le principe de toutes les vagues. Quand nous étions mômes, nous flashions sur la vague pop anglaise des années 1960, les Animals, tout ça. Qu’en est-il resté ? Les bons groupes, comme les Beatles ou les Stones. Pour nous c’est pareil : nous resterons après la vague disco. Nous resterons aprce que nous jouons une musqiue bien plus intelligente que la musqiue disco. »

 

 

 

 

 

 

 

Chic

1979 Risqué

 

 

 

 

 

 

La révolution de velours (pourpre)

C’est l’histoire d’un gamin venu de Minneapolis, au talent inversement proportionnel à sa carrure. Prince voulait tout : le cross-over de Sly & The family stone, la virtuosité de Hendrix, le charisme en roue libre de Funkadelic, l’énergie de James Brown et la vision futuriste de Miles Davis… De fait, Prince aura tout tenté et presqye tout réussi avant de connaître durant les années 1990, une grosse remise en question. Ayant survolé presque de trente ans de musique funk, Prince reste aujourd’hui star respectée de tous.

 

 

 

 

Prince

1982 1999

1984 Purple Rain

1986 Parade

 

 

 

 

Le roi déchu

Je déteste admettre cela, mais je ressens un réel malaise face aux gens de la rue. Ma vie est une longue scène. Le seul contact que j’ai avec les gens, ce sont leurs applaudissements, leurs rappels et leur envie de me poursuivre dès que le concert s’achève. Au milieu d’une foule, je crève de peur alors que sur scène je me sens vraiment en sécurité. Si je pouvais, je dormirais sur scène.

 

 

 

 

Michael Jackson

1982 Thriller

 1991 Dangerous

 

 

 

 

 

La Soul Funk fait des émules

L’acid jazz

Egalement appelé groove jazz, il combine des influences du jazz avec des éléments issus de la musique soul, du funk, du disco et du hip-hop et prend son essor dans les années 1980 et 1990, d'abord à Londres grâce à des labels comme Talkin' Loud, puis dans le monde entier. Son nom viendrait d'une plaisanterie survenue au cours d'une des soirées typiques du début du mouvement, en référence à l'"Acid House" si populaire à cette époque. Ce mouvement constitue une fédération de tribus urbaines gravitant autour du hip-hop, du funk et de tous les autres transfuges du rhythm and blues et de la pop des Mods réunies pour introduire un jazz éloigné de celui pratiqué par les représentants du genre dans la Grande-Bretagne des années Thatcher. Plus qu'un style musical à proprement parler, l'acid jazz serait, selon certains, l'expression des exclus de la fête telle que la concevaient les gens du West-End londonien qui pratiquaient les filtrages racistes pour préserver un espace festif aseptisé, caractéristique des Darks Années 1980.

 

Au début des années 1990 le public, lassé par les années 1980,  "désert créatif", et ses "micro-tendances" toutes marquées par le son du synthétiseur "glacial-glamour", se tourne vers le renouveau et la chaleur du groove. C’est la renaissance du son live, des performances vocales, des rythmes ternaires propre à la danse qui, moins utilisées durant les années 1980, qui souhaitent "ringardiser" à leur tour l’eurodance et la posture post-punk des néo-romantiques (new-wave, coldwave et autres, nés du génie de Joy Division).

 

 

 

 

 

Jamiroquai

Emergency On Planet Earth

The return of the space

 

 

 

 

 

Le Smooth Jazz

 

Variante très accessible du jazz, utilisant des sonorités douces (smooth : doux, lisse en anglais), souvent avec un côté Jam du jazz et les influences de musique soul, funk et pop. Le smooth jazz peut être instrumental ou chanté, l'instrumentation est très proche du jazz : une rythmique composée d'une batterie, d'une basse électrique, divers synthétiseurs, et un ou plusieurs instruments solistes. Le solo est tenu la plupart du temps par une guitare, mais aussi par des saxophones, flûtes, pianos ou bien rhodes. L'utilisation des synthétiseurs donne un aspect un peu rétro 1980's au son.

 

Ce courant, né de la rencontre entre le jazz et d'autres éléments tels que le funk, la soul et la pop, s'inscrit totalement dans l'évolution du jazz-fusion. On peut même considérer que le smooth jazz est au jazz-fusion ce que le cool jazz était au jazz traditionnel.

 

On l'appelle parfois Rhythm & Jazz (un terme employé bien avant l'apparition du mot Smooth Jazz), Jazz-Pop ou NAC (New Adult Contemporary) pour son fort potentiel de "crossover", ce qui revient à dire que cette musique a souvent tendance à attirer à elle un public néophyte en matière de jazz, qui vient plutôt des milieux pop, Rock ou R&B. Ce qui compte est davantage les mélodies, le rythme entraînant, et la facilité d'écoute. Le terme de smooth jazz est souvent employé pour désigner des styles très variés, et ne reflète pas précisément un genre bien défini.

 

On doit les prémices de cette musique à des artistes tels que Wes Montgomery pendant ses années A&M Records (à savoir des albums de reprises de succès pop enregistrés avec des sections de cordes) ou Lonnie Liston Smith, et surtout au prestigieux label CTI Records, qui a amené le jazz à un tout nouveau public. La plupart des artistes pionniers du genre proposait un style fortement marqué par les musiques afro-américaines, telles que la Soul et le Funk. À ce propos, l'émission américaine "The Quiet Storm" a été l'une des premières à diffuser du smooth jazz en 1976, qui était alors considéré comme le penchant instrumental de la musique Quiet Storm, genre de ballades soul qui évoque généralement une atmosphère nocturne, suave et sexy, apparu au milieu des années 1970 et popularisée par des artistes comme Smokey Robinson ou Luther Vandross.

 

Puis au fil des ans, le smooth jazz a cherché à conquérir un public plus blanc, en proposant des sonorités très pop voire parfois New Age. Kenny G est sans doute l'artiste le plus représentatif de ce tournant. Son succès sans égal (NB : il fait partie des 25 artistes les plus vendeurs de tous les temps aux États-Unis, toutes catégories confondues) a donc eu une grande influence sur le son actuel du smooth jazz.

 

 

 

 

 

Grover Washington, Jr

1980 Winelight

1981 Come Morning