La Funk connection |
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Les débuts de la musique populaire
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La Nouvelle Orléans, l’émergence
du rhythm and blues
L'après-guerre voit l'éclosion à La
Nouvelle-Orléans d'un style de blues profondément original, empruntant aux
multiples traditions de cette ville cosmopolite et bigarrées auxquelles il faut
ajouter l'influence californienne d'un Roy Milton et celle encore plus
directe des orchestres de Kansas City dont certains transfuges (Big Joe
Turner) viennent s'installer à La Nouvelle-Orléans à la fin des hostilités.
Ce nouveau style se caractérise par la prédominance de pièces rapides issues du
boogie-woogie et de ballades sentimentales, avec un minimum de blues lents. Si,
selon la riche tradition de la ville en ce domaine, le piano reste en général
l'instrument dominant, il s'appuie sur une double ligne de basses créée par le
jeu entrecroisé de la guitare électrique et de la contrebasse, ainsi que sur
une importante lignes de cuivres d'où émergent souvent plusieurs solistes. On
assiste également à une utilisation extensive de multiples formes rythmiques
empruntées à la tradition locale (rhumba, cajun, calypso, dixieland) et que
l'on ne retrouve guère ailleurs. Ajoutons la formidable puissance vocale de
chanteurs qui doivent dominer l'orchestre et crier leur "blues", et
on a là une musique débridée, pleine d'entrain, de bonne humeur, de joie de
vivre, qui contraste singulièrement avec le blues profond du Mississippi voisin
ou de Chicago.
Le rhythm and blues est en marche....
L'énorme succès local puis national d'artistes comme Fats Domino ou Little
Richard va également jouer un rôle capital dans l'émergence d'un certain
rock and roll blanc qui copiera souvent note par note les thèmes fameux de La
Nouvelle-Orléans.
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Chuck
Berry
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1957 |
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The Atlantic Years |
The Genius sings the blues |
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Nat King Cole
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1947 Route 66 |
1949 Ssentimental reasons |
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1962 Hey! Bo Diddley |
1963 Bo Diddley |
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1953 classics |
1956 Greatest Hits |
Getaway with Fats Domino |
1890 |
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Screamin’ Jay
Hawkins |
Cow Fingers
and mosquito |
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Little
Richard |
Classic cuts |
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De la
soul au Funk
Si
les Noirs avaient pu longtemps accepter le mépris et le rejet dans lesquels les
tenait l'Amérique blanche comme un fatalité immuable due à une mauvaise couleur
de leur peau, l'indépendance des nations africaines sonna comme un réveil de
leur conscience militante. La ségrégation sévissait toujours dans le Sud : elle
interdisait à un Noir de prendre un café là où se trouvaient des Blancs ; lui
réservait une place à l'arrière des autobus ; lui interdisait l'accès à la
plupart des écoles et des fonctions et poussait le dérisoire jusqu'à l'odieux
en séparant les races jusque dans les urinoirs publics. Ces perpétuelles
brimades quotidiennes apparurent de plus en plus insupportables aux Noirs qui
constituaient la majorité de la population de beaucoup d'Etats du Sud.
D'emblée,
la résistance noire se groupa autour de ses églises, profondément marquées par
le message libérateur de l'Ancien Testament et qui avaient constitué depuis la
fin de l'esclavage la seule véritable structure morale et éducative du monde
négro-américain. Grâce à l'autorité charismatique du pasteur Martin Luther
King, une véritable lutte pour les droits civiques commença dans les années 50,
utilisant comme armes principales la marche de protestation, massive et
pacifique ; le refus de circuler ; et le boycott. Malgré les provocations
incessantes du Ku Klux Klan et d'autres organisations extrémistes blanches qui
multipliaient menaces, meurtres, dynamitages d'églises et d'écoles, les Noirs
rejoignirent en masse les mouvements pour les droits civiques, gagnant une
nouvelle dignité dans cet acte de courage ainsi qu'une audience accrue
dans tout le pays et à l'étranger.
Après
le succès du boycott des autobus ségrégationnistes de Montgomery (Alabama) en
1956, leur cause ne cessa de vaincre sur tous les fronts. L'une après l'autre,
les lois ségrégationnistes furent déclarées anticonstitutionnelles. La
ségrégation de fait qui régnait encore dans de nombreuses villes du Nord fut la
première à céder sous la pression des militants noirs. Le Sud, à son tour, dut
reculer mais opposa point par point une farouche résistance à l'application des
lois antiségrégationnistes. Avec l'émergence d'organisations noires prônant une
réponse violente aux violences blanches, la lutte armée entre Blancs et Noirs
dans le Sud paraissait à terme inévitable si Washington n'appuyait pas avec
plus de conviction les mouvements pacifistes du pasteur King….
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Sam Cooke |
1963 Night Beat |
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Roberta Flack |
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Aretha Franklin |
1968 Lady Soul |
Soul’69 |
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Marvin Gaye |
1971 What’s Going On |
1973 Let’s Get It On |
1976 I Want You |
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Al Green |
1970 Green is blues |
19T1 Gets next to you |
2003 I Can’t Stop |
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Donny Hathaway |
Everything is everything |
Donny Hathaway |
Extension of a man |
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Isaac Hayes |
1969 Hot Buttered Soul |
1975
Chocolate chip |
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…
Dans les années 50, la vogue du rock and roll qui avait permis à de nombreux artistes
noirs de se faire apprécier du public blanc, les coupe presque toujours de
l'affection du public noir, comme si celui-ci n'appréciait ni l'adaptation
musicale nécessaire de ces artistes à la sensibilité blanche, ni sans doute
leur tentative de séduction jugée inconvenante. Chuck Berry est par
exemple nommément accusé de " faire le nègre pour amuser les blancs "
par plusieurs écrivains noirs au début des années 60. Il devient difficile à un
artiste noir de plaire aux Blancs sans être accusé d'oncletomisme.
Progressivement et implicitement, c'est toute l'attitude des Noirs dans le
passé que dénoncent des voix de plus en plus nombreuses. Le blues qui avait été
l'expression culturelle principale des Noirs les plus pauvres et les plus
exploités apparaît comme lié à une condition dégradante dont on ne veut plus
entendre parler. Par contre, l'Eglise conduit la lutte de libération des Noirs
et sa tradition musicale - le gospel - gagne encore en faveur.
Ray
Charles, pianiste et chanteur initialement fortement
influencé par Charles Brown, avait connu un important succès auprès des
jeunes Noirs à la fin des années 50 en introduisant en force les ingrédients de
la musique religieuse dans la musique profane. Mais devenu rapidement une
vedette des cabarets chics d'Hollywood et de Las Vegas, il avait rapidement
perdu l'intérêt de ce jeune public de couleur. Celui-ci délaisse de plus en
plus les évocations en demi-teintes, la discipline métrique et poétique du
blues et du rhythm and blues et exige des messages simples sur des rythmes de
plus en plus dansants et compliqués.
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Curtis Mayfield |
1970 Curtis |
1971 Roots |
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Otis Redding |
1964 Pain in my heart |
1965 Otis blue |
1966 Dictionnary of soul |
1968 The Dock Of The Bay |
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Percy Sledge |
When a man loves a woman |
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Dionne Warwick |
1969 Soulful |
1972 From Within |
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1971 Music of my mind |
1972 Talking book |
1973 Innervisions |
1976 Songs in the key... |
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Au
cours des années 60, alors que la musique traditionnelle noire est de mieux en mieux
acceptée et appréciée par les Blancs, les Noirs inventent une nouvelle forme
d'expression issue des gospels et des traditions religieuses. Il s'agit aussi
de se démarquer le plus possible de l'Amérique blanche. On s'appelle frère (brother)
et soeur (sister) et on est réuni dans une communauté solidaire et
fraternelle qui brille par son âme (soul). Cette musique "soul",
comme on commence à l'appeler, trouve ses prédicateurs, Wilson Pickett, Otis
Redding, Aretha Franklin, et surtout l'extraordinaire James Brown
qui personnifie à lui seul cette nouvelle identité noire. La basse, souple et
puissante, dirige désormais l'orchestre qui riffe à l'infini sur un seul accord
insistant jusqu'à l'obsession. Présence charismatique et attitude scénique
violente et provocatrice, James Brown fait monter la tension en prêchant un
frénétique Say it loud! (Dites-le très fort) et le public,
enflammé, répond : " l'm black and l'm proud ! " (Je suis noir et
j'en suis fier 1).
Les
pionniers du Funk
Ils
ont inventé le genre et lui ont donné des fondation solides et
résistantes , car le funk se doit de posséder une architecture de granit.
C’est un roc qu’il faut sculpter, une machine qui propulsée à cent à l’heure,
ne doit pas subir d’à-coups. Ils lui ont enfin donné ses lettres de noblesse.
Par ordre d’entrée en scène, voici le Parrain, James Brown, le hippie
fou, Sly Stone, le prêtre cosmique, Georges Clinton et enfin,
trois alchimistes débonnaires, les Meters. Funky people…
James
Brown, le Parrain
A
l’entendre, il inventé toutes les musiques à danser ainsi que toutes danses. Ray
Charles lui-même s’est bien vanté d’avoir été le premier à accoler les
termes rhythm et blues à sa
musique. Quant à Solomon Burke, véritable pionnier de la musique noire,
à la vie tourmentée, il aurait inventé la musique soul à lui seul…
Quoiqu’il en soit, james Brown est bien un précurseur, parrain de la soul,
ministre du funk. Il s’est bâti cette réputation sans l’aide de
quiconque, si ce n’est du public, celui-là même qu’il est capable de faire
attendre une bonne heure lorsqu’il se produit en concert. James Brown est né
avec le rythme de la musique noire incrusté dans la peau…
Sly Stone, une histoire
Loin des creusets
historiques du funk que sont Chicago, Memphis, Detroit, Philadelphie et la
Nouvelle-Orléans, l’enfance de Sly Stone se passe en Californie, à
Vallejo, près de la baie de San francisco. Son père officie à la Church of
God in Christ et sa mère accompagne à la guitare les sermons du dimanche.
Les quatre enfants (deux filles et deux garçons) de la famille se font très tôt
remarquer dans la chorale familiale, donnent des concerts sous le nom des Stewart
Four, dans les autres églises de la région, puis enregistrent un unique
disque de gospel : On The Battlefiel For My
Lord. Sylvester Stewart n’a pas treize ans à cette époque, mais déjà
le démon de la musqiue s’empare de lui : groupes de doo-woop au lycée,
études de musique puis, tout naturellement, entre comme auteur-dompositeur pour
le compte du label Autumn Records…
Parliament et Funkadelic : l’invention
de la machine P.-Funk
George Clinton
n’a pas comme James Brown bâti le son du funk originel à partir du
rhythm’n’blues et de la soul. Il n’ pas non plus, à l’instar de Sly &
The Family Stone, fait entre le funk dans une dimension pop capable de
séduire le public blanc. Mais le fait est là : dès 1969, date de sortie du
premier album de Funkadelic, Georges Clinton impose sa machine P.-Funk
comme si elle avait toujours existé. Le son est là : débridé, neuf,
électrique, et déjà à la pointe de la modernité. Alors que la plupart des
musiciens de soul et de funk en sont toujours à privilégier les instruments
traditionnels qui puisent dans l’héritage du jazz et du rhythm’n’blues, Clinton
et ses acolytes s’amusent avec des synthezoidees, des rotofunkin’drums
et des sub-octave grand bass, de même que Clinton est crédité de phobic
vocals et de nuclear photons yaklers.
Le funk dans tous ses états – 1970-1980
En
une décennie, le funk s’affirme comme une machine à danser universelle. Il est
incontournable à la radio, dans les clubs, dans la mode et sur grand écran. Il
devient même une source de jouvence pour le jazz, de Miles Davis à Herbie
Hancock. Le funk donne aussi naissance au disco, séduit de plus en plus le
public blanc mais résonne toujours dans les ghettos. Bref le funk impose
toujours son énergie comme sa lascivité au plus grand nombre. Bonnes nouvelles
Le
phénomène blaxploitation arrive pile au moment où la communauté afro-américaine
devient enfin visible : droit civiques, existence socilae digne, mais
aussi reconnaissance par le cinéma d’une culture noire et fière de l’être. Une
culture où l’attitude funky est de rigueur
La vitalité du funk contamine jusqu’au jazz, genre respectable qui n’a plus grand chose à prouver en ce début des années 1970. Deux musiciens géniaux, Miles Davis et Herbie Hancock, réussissent, grâce à des albums novateurs, l’alliance puis la fusion entre le jazz et le funk. Pas si facile… voie aux véritables premières stars du hip hop : KRS-One, Public Enemy...
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La ville de Detroit a propulsé au début des années 60 la soul urbaine grâce au son du studio Motown ; Memphis a donné ses lettres de noblesse à la musique soul et au funk moite grâce au studio Stax. Dix ans plus tard, une autre ville, Philadelphie, un autre studio, Sigma Sound, proposent un audacieux mélange de soul orchestrale et de funk métronomique, préfigurant, en version noire, la vague du disco et ses rythmes au kilomètre.
L’histoire voudrait que sans Leon Huff, Kenny Gamble et Thom Bell, l’équipe du Sigma Sound, Philadelphie n’aurait jamais eu droit de cité parmi les villes les plus musicales des Etats-Unis. Pourtant, Philly est, après Chicago, New York et Los Angeles, la métropole la plus peuplée et la plus vaste du continent nord-américain, et des centaines de musiciens et de studios d’enregistrement y pullulaient déjà à la fin des années 1960. On y rencontre le guitariste Norman Harris, qui deviendra le producteur de First Choice, le tandem rythmique Earl Young et Ronnie Backer, qui sera pour beaucoup dans le succès des Traamps, les arrangeurs Clif Nobles
Célébrées
dans les chansons, exposées sur scène, “pygmalioniosées” par leurs mentors,
exploitées souvent, maltraitées parfois… Les chanteuses de soul et de funk ont
souvent vécu l’enfer, avant d’être reconsidérées puis finalement starisées dasn
les années 80. D’abord baptisées girls, puis ladies, les filles du funk ont
apporté beaucoup à la musique afroméricaine
Dans
les années 60, elles sont en groupe, notamment au sein du label Motown
qui, à l’époque, ressemble à un harem : les Supremes, Martha
& The Vandellas, les Marvelettes… Elles sont également associées
à de beaux mâles (Marvin Gaye entre autres) pour des duos
torrides : Tammi Terrell, Kim Weston et Mary Wells.
Dans la maison Motown, Diana Ross souhaite voler de ses propres ailes alors
qu’avec les Supremes elle occupe déjà
le devant de la scène depuis 1967. Deux ans plus tard, Diana Ross part pour Los
Angeles et tente une cariière en solo, qui passe également par le cinéma. Elle
reviendra au funk à l’orée des années 80, apaulée par les producteurs de Chic,
et réussit enfin à s’imposer au sommet des charts.
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1970 Diana Ross |
Touch Me In The Morning |
1977 Baby it’s me |
1980 Diana |
1983 Ross |
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1985 Eaten Alive |
1987 Red Hot |
1989 Workin’ Overtime |
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Mieux qu’un long
discours, voici une sélection de tubes de disco-funk, dont plusieurs hymnes ont
réussi à traverser les années, jusqu’à s’imposer au fon de notre mémoire
collective. Ainsi I Will Survice et Never Can
Say Goodbye par la diva du soul Gloria Glaynor, Don’t leave Me This Way, aux accents Philly, de Thelma
Houston, Love To Love You Baby de Donna
Summer et tant d’autres.
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1975 Love to love you
baby |
Bad Girls |
Mistery of love |
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Aujourd'hui,
il existe une forme plus moderne de soul : la soul pop (ou pop soul). Les
artistes soul pop ne sont pour l'instant pas très nombreux et se limitent à Duffy,
Amy Winehouse et Christina Aguilera. Cette dernière avait sorti
un premier album dans un style teen pop et bubblegum pop, un second assez soul
pop avec des influences rock, R'n'B et hip-hop, et un troisième (son dernier en
date) totalement soul pop des années 40-50-60. Cependant, la chanteuse
souhaite, pour son prochain album, s'éloigner de son style soul pop pour aller
vers un style d'avantage Electro-pop
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2003 Frank |
2006 Back to Black |
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Les années 1977-1979
sont surtout riches de liberté : le public gay devient, dans les
night-clubs, quasiment précurseur en terme de bon goût esthétique et musical.
Les drogues « chic » (cocaïne), les tenues les plus osées (au studio
54, haut lieu de dépravations en tout genre et aussi Q.G. d’une certaine
tendance queer et drag queens), les musiques les plus explicites (râles
de donzelles en chaleur) sont à la mode. Les groupes de funk s’adaptent : Cameo,
Ohio Players, Manhattans, Gap band, Maze, Mandrille,
B.T. Express, Fatback Band, …Tous vont devoir rivaliser d’audace
musicale, de tenues excentriques et de pochettes de disques classées X pour
séduire l’attention d’un public de danseurs sollicités de toutes parts. Toutes
ces formations, en dépit d’un long parcours, ne connaîtront en général qu’une
heure de gloire, le temps d’aligner un ou deux titres cartonnant dans les clubs
et à la radio. De la fin des années 1970 jusqu’au début des années 1980, ils
vont marquer toute une génération de jeunes gens élevés au son de la soul et du
funk. Cette génération, qui invente le rap dans toutes les langues, va se
servir de tous ces tubes pour bâtir, à coup de samples, de cut-up et de
scratches, l’univers musical et ultra-référencé de la musique hip-hop.
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Cameo |
1978 Ugly Ego |
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The Isley brothers |
1971 Givin’ It back |
1972 Brother, Brother |
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Ohio Players |
1974 Skin Tight |
1975 Fire |
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Les rois du funk – 1970-1990
Au beau-milieu des
années 70, le funk se transforme musicalement : modernité technologique,
rythmes électroniques, sarabande de voix en cascade et production clinquante, le
funk colle à son époque. Deux tribus enchaînent les hymnes à la danse
Au pays
merveilleux du groove
L’eau, la terre et le
funk… La tribu joyeuse de Maurice et Verdine a toujours su manier les symboles
du groove avec une certaine magie. Usine à tubes autant que cirque barnum au
tournant des années 80, Earth, Wind & Fire a pourtant commencé en
offrant une des premières musiques de film blaxploitation à l’aube des années
70…
Ladie’s
Night : la leçon de séduction
Costume en Alpaga,
œillades et sourire aux lèvres, huit « brothers » qui rutilent sous
la boule à facette d’une piste de danse, et voici Kool & The Gang
délivrant le message universae, dans une ambiance disco et paillette de bon
aloi : « Let’s celebrate, we’re gonna have a good time tonight ouh
ouh, it’s a celebration… »
Le funk en classe
affaires
« Oui, la vague
disco est passée, c’est vrai, ce qui est un peu le principe de toutes les
vagues. Quand nous étions mômes, nous flashions sur la vague pop anglaise des
années 1960, les Animals, tout ça. Qu’en est-il resté ? Les bons groupes,
comme les Beatles ou les Stones. Pour nous c’est pareil : nous resterons
après la vague disco. Nous resterons aprce que nous jouons une musqiue bien
plus intelligente que la musqiue disco. »
La révolution de
velours (pourpre)
C’est l’histoire d’un
gamin venu de Minneapolis, au talent inversement proportionnel à sa carrure.
Prince voulait tout : le cross-over de Sly & The family stone, la
virtuosité de Hendrix, le charisme en roue libre de Funkadelic, l’énergie de
James Brown et la vision futuriste de Miles Davis… De fait, Prince aura tout
tenté et presqye tout réussi avant de connaître durant les années 1990, une grosse
remise en question. Ayant survolé presque de trente ans de musique funk, Prince
reste aujourd’hui star respectée de tous.
Le roi déchu
Je déteste admettre
cela, mais je ressens un réel malaise face aux gens de la rue. Ma vie est une
longue scène. Le seul contact que j’ai avec les gens, ce sont leurs
applaudissements, leurs rappels et leur envie de me poursuivre dès que le
concert s’achève. Au milieu d’une foule, je crève de peur alors que sur scène
je me sens vraiment en sécurité. Si je pouvais, je dormirais sur scène.
La Soul Funk fait des émules
L’acid jazz
Egalement appelé groove jazz,
il combine des influences du jazz avec des éléments issus de la musique soul,
du funk, du disco et du hip-hop et prend son essor dans les années 1980 et
1990, d'abord à Londres grâce à des labels comme Talkin' Loud, puis dans
le monde entier. Son nom viendrait d'une plaisanterie survenue au cours d'une
des soirées typiques du début du mouvement, en référence à l'"Acid
House" si populaire à cette époque. Ce mouvement constitue une fédération
de tribus urbaines gravitant autour du hip-hop, du funk et de tous les autres
transfuges du rhythm and blues et de la pop des Mods réunies pour
introduire un jazz éloigné de celui pratiqué par les représentants du genre
dans la Grande-Bretagne des années Thatcher. Plus qu'un style musical à
proprement parler, l'acid jazz serait, selon certains, l'expression des exclus
de la fête telle que la concevaient les gens du West-End londonien qui
pratiquaient les filtrages racistes pour préserver un espace festif aseptisé,
caractéristique des Darks Années 1980.
Au début des années 1990
le public, lassé par les années 1980,
"désert créatif", et ses "micro-tendances" toutes
marquées par le son du synthétiseur "glacial-glamour", se tourne vers
le renouveau et la chaleur du groove. C’est la renaissance du son live, des
performances vocales, des rythmes ternaires propre à la danse qui, moins
utilisées durant les années 1980, qui souhaitent "ringardiser" à leur
tour l’eurodance et la posture post-punk des néo-romantiques (new-wave,
coldwave et autres, nés du génie de Joy Division).
Variante très accessible du jazz, utilisant des sonorités douces (smooth : doux, lisse en anglais), souvent avec un côté Jam du jazz et les influences de musique soul, funk et pop. Le smooth jazz peut être instrumental ou chanté, l'instrumentation est très proche du jazz : une rythmique composée d'une batterie, d'une basse électrique, divers synthétiseurs, et un ou plusieurs instruments solistes. Le solo est tenu la plupart du temps par une guitare, mais aussi par des saxophones, flûtes, pianos ou bien rhodes. L'utilisation des synthétiseurs donne un aspect un peu rétro 1980's au son.
Ce courant, né de la rencontre entre le jazz et d'autres éléments tels
que le funk, la soul et la pop, s'inscrit totalement dans l'évolution du
jazz-fusion. On peut même considérer que le smooth jazz est au jazz-fusion ce
que le cool jazz était au jazz traditionnel.
On l'appelle parfois Rhythm & Jazz (un terme employé bien avant
l'apparition du mot Smooth Jazz), Jazz-Pop ou NAC (New Adult Contemporary) pour
son fort potentiel de "crossover", ce qui revient à dire que cette
musique a souvent tendance à attirer à elle un public néophyte en matière de
jazz, qui vient plutôt des milieux pop, Rock ou R&B. Ce qui compte est
davantage les mélodies, le rythme entraînant, et la facilité d'écoute. Le terme
de smooth jazz est souvent employé pour désigner des styles très variés, et ne
reflète pas précisément un genre bien défini.
On doit les prémices de cette musique à des artistes tels que Wes Montgomery pendant ses années A&M Records (à savoir des
albums de reprises de succès pop enregistrés avec des sections de cordes) ou Lonnie Liston Smith, et surtout au prestigieux label CTI Records, qui a
amené le jazz à un tout nouveau public. La plupart des artistes pionniers du
genre proposait un style fortement marqué par les musiques afro-américaines,
telles que la Soul et le Funk. À ce propos, l'émission américaine "The
Quiet Storm" a été l'une des premières à diffuser du smooth jazz en 1976,
qui était alors considéré comme le penchant instrumental de la musique Quiet
Storm, genre de ballades soul qui évoque généralement une atmosphère
nocturne, suave et sexy, apparu au milieu des années 1970 et popularisée par des artistes comme Smokey Robinson ou Luther Vandross.
Puis au fil des ans, le smooth jazz a cherché à conquérir un public plus
blanc, en proposant des sonorités très pop voire parfois New Age. Kenny G est sans doute l'artiste le plus représentatif de ce tournant. Son
succès sans égal (NB : il fait partie des 25 artistes les plus vendeurs de tous
les temps aux États-Unis, toutes catégories confondues) a donc eu une grande
influence sur le son actuel du smooth jazz.